Adam, Albrecht Lot n° 6040

La retraite de la Grande Armée de Napoléon de Moscou à l'automne 1812. Huile sur cuivre. 23,5 x 33 cm. Signé en bas à droite "Albr. Adam". Après la désastreuse occupation de Moscou, Napoléon ordonna le 13 octobre la retraite de la Grande Armée de la ville. Les mauvaises conditions de ravitaillement et d'équipement, les maladies ainsi que la dissolution croissante de l'armée culminèrent avec l'arrivée du froid hivernal glacial en l'une des plus grandes catastrophes militaires du siècle. Parmi le demi-million d'hommes qui avaient envahi la Russie quelques mois auparavant se trouvait Albrecht Adam, ancien pâtissier devenu peintre de batailles et de chevaux à succès. Depuis 1809, il était le peintre de la cour du beau-fils de Napoléon et vice-roi d'Italie Eugène de Beauharnais et accompagnait la campagne en tant que rapporteur artistique. Alors que l'armée s'enfonçait de plus en plus dans le pays, Adam esquissait et peignait sans cesse les différentes étapes et les événements. Les études détaillées et étendues ont été intégrées, avec ses souvenirs, dans l'œuvre lithographique très remarquée "Voyage pittoresque" (1827-1833) et ont servi de base de travail pour une multitude d'œuvres au cours des décennies suivantes. Notre tableau montre la retraite du 4e corps d'armée sous le commandement d'Eugène de Beauharnais, représenté ici à cheval dans un manteau sombre, à droite de l'image. Des soldats blessés et morts bordent le chemin. Lors de la traversée de l'affluent du Wop près de Smolensk, qui n'est pas encore suffisamment gelé, un cavalier s'enfonce dans la glace. Pour que le désastre de la retraite soit complet, les hommes, malmenés, sont également attaqués par les Cosaques d'Ataman Platov, que l'on voit s'avancer à cheval à l'arrière-plan. Après cette défaite catastrophique, l'armée se retire à Smolensk. Cet incident s'est produit le 9 novembre 1813. Bien qu'Albrecht Adam n'ait pas été un témoin direct de ces actions, les récits bouleversants de la retraite malheureuse de l'armée l'ont tellement ému que, même des années plus tard, il a immortalisé ces événements dans des peintures et des aquarelles impressionnantes.