Wilhelm Lehmbruck Lot n° 33

Wilhelm Lehmbruck Jeune fille à la jambe appuyée 1910 En bronze. Hauteur 64 cm. Signé au dos et en bas à gauche 'W LEHMBRUCK PARIS'. Fonte posthume. Schubert 54 B.b.3. Provenance Collection Josef Haubrich, Cologne (acquise en 1925), depuis propriété familiale en Argentine ; Math. Lempertz'sche Kunstversteigerung, Cologne, vente 626, Art du XXe siècle, 28 novembre 1987, lot 557 ; collection privée Rhénanie/Bavière Littérature Wilhelm Lehmbruck, Ausst. Kat. Gerhard Marcks-Stiftung Bremen, Brême 2000, cat. n° 6 ; Katharina Lepper, Mädchen mit aufgestütztem Bein, in : Wilhelm Lehmbruck 1881-1919. Das plastische und malerische Werk. Poèmes et pensées, Ausst. cat. Stiftung Wilhelm Lehmbruck Museum Duisburg, Cologne 2005, p. 122 et suivantes. Dans les années qui suivirent ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, de 1901 à 1906, Wilhelm Lehmbruck chercha des possibilités d'expression nouvelles et contemporaines pour ses sculptures. Il trouva des inspirations décisives chez Hans von Marées et Adolf von Hildebrand, mais surtout chez les sculpteurs français ou belges Constantin Meunier, Auguste Rodin et Georges Minne. À partir de 1906, Lehmbruck séjourna donc régulièrement à Paris, où il vécut et travailla en permanence depuis 1910. C'est dans la métropole française qu'il établit un contact personnel avec Rodin, qu'il fit la connaissance d'Aristide Maillol et qu'il inaugura son style rigoureux définitif avec la "Grande Debout" en 1910/11. La "Jeune fille à la jambe appuyée" est née à la charnière des sculptures allongées et introverties de Lehmbruck. Ce bronze reproduit également une figure féminine debout, mais contrairement aux œuvres suivantes, la femme adopte une position compliquée, tournée sur elle-même. Alors que la jambe posée est tournée vers la gauche, le torse se tourne vers la droite et la tête à nouveau dans le sens inverse. Avec cette posture instable, elle rappelle une 'Figura serpentinata', les figures tournées de la haute et de la fin de la Renaissance italienne. Mais la référence au sculpteur français Jean-Baptiste Carpeaux, célèbre pour ses sculptures en mouvement à l'Opéra de Paris, est encore plus marquée. En s'inspirant de toutes ces influences, Lehmbruck a créé l'un de ses rares nus sensuels et ludiques, dont le regard introspectif préfigure déjà les travaux ultérieurs, comme ceux de la "Grande méditante" (1913). Provenant de la célèbre collection Haubrich de Cologne, cette sculpture a une excellente provenance.