FRANCISCO PRADILLA ORTIZ (Villanueva de Gállego,... Lot 106

FRANCISCO PRADILLA ORTIZ (Villanueva de Gállego, Saragosse, 1848 - Madrid, 1921). "Danza de Odaliscas", 1876. Huile sur toile. Signée et datée dans le coin inférieur gauche. Catalogué dans "Francisco Pradilla", Wilfredo Rincón García, Ed. Antiq Varia, p. 102, réf. 15. L'œuvre présente quelques restaurations et est regarnie. Dimensions : 178 x 215 cm ; 197 x 238 cm (cadre). "Danza de odaliscas" est un tableau exceptionnel dans l'œuvre de Pradilla. Réalisée pendant sa période de retraite à Rome, années au cours desquelles il privilégie les thèmes orientaux, elle se distingue par sa qualité technique, le jeu des clairs-obscurs et le dynamisme de la composition. Si l'influence de Fortuny est ici notable, Pradilla a intériorisé le goût orientaliste en vogue avec l'élégance d'un génie pour formuler un langage qui lui est propre. Six femmes, éclairées par une source latérale de lumière chaude qui semble provenir d'un feu de joie, se déhanchent avec des pas de danse langoureux ou des gestes sensuels, tous différents. Une seule reste assise sur l'herbe. Les bracelets de cheville en argent, les colliers de strass, les esclaves et les perles qui ornent leurs cheveux soulignent la nudité de leurs torses. Ces parures et bijoux, ainsi que les brocarts et les gazes transparentes, révèlent une maîtrise inhabituelle des glacis, du dessin et de la palette, qui absorbe les miroitements et les dégradés de velours. La lumière tombe moins sur les personnages de l'arrière-plan, qu'un homme imperturbable observe dans la pénombre. Leur rigidité contraste avec le balancement des corps féminins. Certaines ont des traits orientaux, d'autres sont des Européennes habillées "à la mauresque", comme il était d'usage dans la photographie et la peinture orientalistes. De gracieuses fossettes illuminent leurs sourires. Pradilla libère les odalisques du harem et les réunit dans un cadre naturel, où leurs danses sont imprégnées d'énigmes rituelles. Francisco Pradilla a commencé sa formation en tant qu'apprenti de Mariano Pescador et à l'école des beaux-arts San Luis de Saragosse. En 1868, il poursuit ses études à l'école des beaux-arts San Fernando de Madrid, où il est l'élève de Federico de Madrazo et de Carlos de Haes. En 1874, il remporte le prix de dessin de la "Ilustración Española y Americana" et obtient une bourse pour étudier à Rome, où il vit pendant vingt-trois ans jusqu'à sa nomination comme directeur du Prado en 1897. En 1878, il participe à l'Exposition nationale de Madrid et reçoit la médaille d'honneur, distinction qu'il obtient la même année à l'Exposition universelle de Paris. Grâce à ces succès, il reçoit de nombreuses commandes de l'Espagne et de la France, mais aussi de l'Amérique et d'autres pays européens. Il voyage en Espagne et s'intéresse à la représentation de scènes de genre pleines de grâce et de couleur. Ses œuvres participent à des expositions et à des concours dans des villes du monde entier, telles que Londres, Paris, Berlin, São Paulo et Buenos Aires. Il a été directeur de l'Académie espagnole de Rome et membre des Académies royales de San Fernando et de San Luis, de l'Académie française et de la Société hispanique de New York. Entre autres décorations, il a reçu la Croix d'Isabelle la Catholique et la Légion d'honneur. Les œuvres de Francisco Pradilla se trouvent notamment au Musée du Prado, au Museo de Bellas Artes de Bilbao, Buenos Aires, La Havane et São Paulo, au MACBA de Barcelone, à la Christchurch Art Gallery de Nouvelle-Zélande et au Museo Romántico de Madrid.