CARLOS DE HAES (Bruxelles, 1829 - Madrid, 1898). "Paysage... Lot 101

CARLOS DE HAES (Bruxelles, 1829 - Madrid, 1898). "Paysage de haute montagne avec route et ruisseau. Huile sur toile. Œuvre reproduite dans l'Archivo Español de Arte. Institut d'histoire CSIC. LXXXI, 322, 2008. p.132. La surface picturale a été repeinte. Signée dans le coin inférieur droit. Dimensions : 97 x 147 cm ; 139 x 190 cm (cadre). Paysage montagneux divisé en deux par un torrent qui coule au premier plan, formant ainsi un axe avec la montagne qui domine l'horizon de la composition. Cette structure est commune à de nombreux tableaux de l'artiste. Il s'agit d'une grande œuvre d'atelier, minutieusement achevée, ce qui la différencie stylistiquement et techniquement des nombreuses esquisses que l'artiste réalisait d'après nature et qu'il utilisait pour composer des œuvres comme celle-ci. D'après les caractéristiques techniques, on peut dire que l'œuvre appartient à la deuxième phase de l'artiste, entre 1870 et 1880, lorsqu'il clarifie davantage sa palette et utilise une technique plus souple, offrant une richesse de nuances chromatiques et de doux contrastes de lumière, en jouant avec les variations de couleur. L'œuvre présente certaines similitudes avec le tableau "Peña de Rodrigo" qui appartient à la collection du musée du Prado à Madrid. La famille Haes quitte Bruxelles pour s'installer en Espagne en 1835, plus précisément à Malaga, où Carlos commence sa formation en tant qu'élève de Luis de la Cruz. En 1850, il décide de poursuivre ses études dans son pays natal, où il apprend auprès des grands paysagistes flamands. Parallèlement, il entre en contact avec des artistes belges contemporains qui exposent régulièrement aux Salons de Bruxelles. Une fois sur place, il travaille avec le peintre paysagiste Joseph Quinaux, qui l'initie à la peinture en plein air, élément clé de la formation de sa personnalité artistique. De retour en Espagne, Haes commence à remporter des succès, comme la troisième médaille à l'Exposition nationale de 1856. L'année suivante, il est nommé professeur de peinture de paysage à l'Académie des beaux-arts de San Fernando, poste à partir duquel il forme toute une génération de peintres paysagistes à la pratique de la peinture réaliste en plein air. Ses élèves sont Aureliano Beruete et Darío de Regoyos. Tout au long de sa carrière artistique, il continue à remporter des prix, comme la première médaille de l'Exposition nationale de 1858. En 1860, il est nommé membre de l'Académie de San Fernando. La même année, il remporte une autre première médaille à l'Exposition nationale. Néanmoins, il ne peut être considéré comme un adepte du plenilisme, car il est partisan de ne travailler que d'après nature sur des esquisses, tandis qu'il considère que la peinture doit être achevée de manière classique, dans l'atelier. Il a néanmoins introduit le paysage dans la peinture espagnole, au point que la première chaire de peinture de paysage de l'Académie de San Fernando a été créée pour lui. Ses vues sont composées de manière classique, mais avec une prédominance de la terre sur le ciel, qui occupe normalement un tiers de la toile. Haes considérait le paysage comme un genre réservé aux connaisseurs, car il est difficile à traiter et à comprendre. Il soutenait que le but de l'art était la vérité à trouver dans l'imitation fidèle de la nature, pour laquelle le peintre devait avoir une connaissance profonde de la nature et ne pas se laisser emporter par l'imagination. C'est pourquoi il préférait terminer ses œuvres dans l'atelier, afin de saisir l'instant concret, car la nature elle-même est en perpétuel changement. Le génie artistique ne réside pas seulement dans la technique, mais aussi dans la manière personnelle du peintre de contempler la nature. La plupart des œuvres de Carlos de Haes sont conservées au musée du Prado, mais il est également représenté dans les musées des beaux-arts de Bilbao, Malaga, Valence et Lérida, à la fondation Jaime Moreda et à la National Gallery de Londres.