LÉONARD TSUGUHARU FOUJITA (Tokyo, 1886 - Zurich,... Lot 47

LÉONARD TSUGUHARU FOUJITA (Tokyo, 1886 - Zurich, 1968). "Vierge à l'enfant", 1964. Lithographie intervenue au biros et à l'aquarelle, bon à tirer. Signée et justifiée dans le coin inférieur droit. Dimensions : 58,5 x 40,5 cm. Né Tsuguharu Foujita, ce peintre japonais a été naturalisé français. Lié à l'École de Paris, il a développé un style très personnel et a été réceptif à diverses influences, telles que celles de Gauguin et des symbolistes. Son art se caractérise par la primauté de la ligne sur le volume, laissant de côté l'illusionnisme. Il travaille avec des silhouettes stylisées, des ombres et des reliefs simplifiés. Après avoir étudié à l'Université nationale des beaux-arts de Tokyo, Foujita s'installe à Paris en 1913. Quatre ans plus tard, il y organise sa première exposition personnelle et, en 1919, il réitère sa présence au Salon d'automne. En 1924, il est nommé membre de l'Académie des beaux-arts de Tokyo, mais ne retourne dans son pays que cinq ans plus tard, à l'occasion d'une exposition qui connaît un grand succès. Il parcourt le continent américain entre 1931 et 1933, puis s'installe au Japon, où il réalise plusieurs peintures murales sur commande. Il revient à Paris en 1939, mais passe la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale dans son pays. Après un séjour aux États-Unis, Foujita revient à Paris en 1950. Il prend la nationalité française et, en 1959, se convertit au catholicisme et se fait baptiser Léonard. Foujita a apporté le raffinement et la subtilité de l'art japonais traditionnel et de l'encre de Chine à l'école avant-gardiste de Paris. Ses portraits, ses nus et ses paysages ont jeté un pont entre la tradition orientale et la modernité occidentale, comme en témoigne la centaine d'œuvres qui composaient la première exposition anthologique en Espagne de l'artiste franco-japonais, organisée en 2005 au Centre culturel de la Bancaixa à Valence. Selon les propres termes de l'artiste : "Mon corps a grandi au Japon et mon travail en France. J'ai ma famille au Japon et mes amis en France. Aujourd'hui, je suis devenu un cosmopolite aux deux patries". D'une éducation raffinée et d'une courtoisie exquise, d'une allure séduisante et élégante, Foujita et la subtilité de son coup de pinceau suscitent l'admiration des artistes du quartier bohème de Paris, Montparnasse, qui l'accueillent immédiatement en leur sein. Il n'abandonne pas la figuration, réinterprète les genres classiques du portrait, du nu et du paysage, et s'imprègne de l'atmosphère de ces "années folles" avec Picasso, Modigliani, Chagall et Soutine comme compagnons de bohème. Il entame ainsi une nouvelle étape de sa vie et de son art, après avoir remporté de nombreux prix lors d'expositions à Tokyo, vendu une œuvre à l'empereur du Japon et été sollicité pour faire le portrait de l'empereur de Corée. Ses œuvres sont exposées aux musées nationaux d'art moderne de Paris, de Kyoto et de Tokyo, au Petit Palais de Genève, aux musées des beaux-arts de Buenos Aires, de San Francisco, de Boston et de l'université de Harvard, au musée Thyssen-Bornemisza, etc.