RARES PROJETS POUR LA SALLE DU TRÔNE DE LOUIS... Lot n° 47

Ensemble de trois encadrements contenant des projets de papier peints gouachés découpés, à décor dans les tons or sur fond écarlate de palmes, bouquets de lys, frises de feuilles d’acanthe et nœuds de passementerie. Dans des cadres rectangulaires de style Empire, appliqués d’étoiles en métal doré, sur fond de papier bleu dans des marie-louises en carton rouge. Attribué à Jean-Démosthène DUGOURC (1749-1825), époque Restauration, vers 1814. Cadres : H. 93 x L. 73 cm et H. 137 x L. 45 cm. Provenance - Ancienne collection Brocard. - Vente “Collection Brocard : les arts à l'aiguille. Broderies et tapisseries au point, de la Renaissance au XXe siècle, souvenirs historiques d'époques Premier Empire, Louis XVIII et Charles X, documentation, costumes des XVIIIe et XIXe siècles. Mes Dumousset & Deburaux, Paris, Drouot-Montaigne, 11-12 juin 1998, lot H70. - Collection privée française. Exposition « Treasures of Napoleon », Melbourne (Australie), juillet à septembre 1999. Historique En 1815, le retour à la monarchie impose de refaire le lieu symbolique du pouvoir royal. Une importante commande est passée pour disposer d'un vaste ensemble : le trône (détruit lors de la Révolution de 1848), 2 grands trophées d'armes, deux fauteuils (au Mobilier national, mutilés en 1848), 2 tabourets de pieds (Musée de Versailles), 48 pliants (détruits en 1871), un paravent (Mobilier national) et un écran. La salle du trône est habillée en outre de 4 grandes torchères en bois dorés surmontés de girandoles de Thomire (Mobilier national), un tapis de la Savonnerie (partie centrale au Mobilier national, partie latérales aujourd'hui à Fontainebleau). Le programme magnifiant royauté et histoire des Capétiens et Bourbon prévoyait enfin la création de tapisseries des Gobelins à la gloire des grands rois de la dynastie (dont certaines, illustrant Saint-Louis et François Ier sont conservées au Mobilier national). La conception de l’extraordinaire mobilier fut l’œuvre de Jean-Démosthène Dugourc, Jacob Desmalter réalisa les bois, Jean-François Lèbe leur dorure. Les tissus furent tissés à Lyon chez Grand frère. L’atelier Picot-Brocard En 1775, l'atelier de broderie dirigé par Augustin PICOT est fournisseur de la Cour. Il fournit en 1804, pour le sacre de Napoléon Ier le grand manteau impérial en velours pourpre semé d'abeilles, le manteau du petit costume, etc. Pendant les premières années de l'Empire, il aura comme clients la famille impériale et les grands dignitaires de la cour. En 1825 lui succède DELALANDE. Sous la Restauration, la Maison fournira, en autre, le trône de Louis XVIII, la voiture de Baptême du duc de Bordeaux, la voiture du sacre de Charles X. Vers 1850 apparaît le nom de LEPETIT qui brode le berceau du prince impérial et le wagon de l'impératrice Eugénie. À LEPETIT succèdent Arsène MAINCENT puis Robert BROCARD (1857-1929) qui brode la salle des fêtes et des salons du Palais de l'Élysée. Louis BROCARD lui succède puis Marie-Françoise BROCARD. On doit à la Maison Brocard, la restauration de Versailles, le salon Morny au Louvre, etc. L’atelier Brocard ferme ses portes en 1995. Oeuvres en rapport Deux projets aux armes de France pour la Salle du Trône du roi Louis XVIII aux Tuileries par Jean Demosthène Dugourc, également de l’ancienne collection Brocard (don, 1991), sont conservés au Département des Arts graphiques du musée du Louvre (inv. RF 42745 et 42746). La vente de la collection Brocard en 1998 présentait également plusieurs projets de décor similaires pour la Salle du Trône.