Jean-Antoine HOUDON (1741-1828), d’après. Lot n° 40

Buste de femme noire. Bronze à patine brune, gravé sur le piédouche “RENDUE A LA LIBERTÉ ET À L'ÉGALITÉ PAR LA CONVENTION NATIONALE LE 16 PLUVIOSE DEUXIÈME DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE UNE ET INDIVISIBLE”, signé sous le bras “Houdon”. Reposant sur un socle rectangulaire en marbre rouge veiné. Début du XIXe siècle. H. 22,5 x L. 12,5 x P. 6 cm. Historique À l’origine, ce buste représente une esclave noire dont l’allure altière semble défier le statut. Sur l’original de Houdon, elle porte des boucles d’oreilles en bronze doré, dites créoles, seul bijou alors autorisé aux femmes esclaves dans les Antilles françaises. Si l’identité de cette femme reste inconnue, l’inscription sur le piédouche fait référence à son affranchissement, en application du décret d’abolition de l’esclavage du 4 février 1794 décidée par la République française, alors réunie en Convention nationale. Si le modèle de cette sculpture fut réalisé par Houdon avant même cette date, elle incarne depuis le visage d’une liberté nouvelle dans ce bronze emblématique, très rare sur le marché. Ce buste a en fait été réalisé d’après un groupe qui ornait une fontaine du jardin du duc d’Orléans à Monceau (actuel parc Monceau) : une servante noire en plomb (disparue) versait de l’eau d’une rivière sur le corps d’une baigneuse en marbre blanc (aujourd’hui dans les collections du MET Museum de New York, inv. 14.40.673). Ce groupe avait été exposé par Houdon au Salon de 1783. Le modèle en plâtre de ce buste est conservé au musée de Soissons. Un exemplaire en bronze, de petite dimension, figure au Musée des Arts Décoratifs de Paris (legs Carle Dreyfus, inv. 37261), musée auquel est rattaché le Musée Nissim de Camondo qui conserve une grande version par Thomire de 80 cm de haut (inv. CAM 259). Oeuvre en rapport Buste de femme noir, bronze et socle en terre cuite, d’après Jean-Antoine Houdon (1741-1828), c. 1794 ou après, mêmes dimensions que notre exemplaire, collection du Met Museum de New-York, inv. 2019.283.37.