Gazette Drouot logo print
Lot n° 2

JUAN ANDRÉS RICCI (Madrid, 1600-Montecassino,...

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

JUAN ANDRÉS RICCI (Madrid, 1600-Montecassino, 1681). "La Moreneta". Huile sur cuivre. Dimensions : 16,5 x 13,5 cm. Le peintre Juan Andrés Ricci est entré au monastère bénédictin de Montserrat en 1627 pour y étudier la théologie. Son développement intellectuel va de pair avec son évolution picturale. Nous voyons ici une représentation de la Vierge de Montserrat (la Moreneta) avec l'enfant sur ses genoux, comme dans la sculpture originale, bien que le peintre ait ajouté de somptueuses couronnes et des bouquets de lys. Derrière la Maternité, le paysage montagneux unique est représenté selon des modèles flamands, comme en témoignent les riches teintes bleues et céruléennes et les détails botaniques. Peintre et théoricien issu d'une famille d'artistes, il est le fils du peintre Antonio Ricci de Ancona, qui vint en Espagne pour travailler à l'Escorial avec Federico Zuccaro et resta définitivement à Madrid, et le frère de Francisco, peintre du roi en 1656. Il a dû être éduqué aux côtés de son père, bien que Palomino le décrive également comme un élève de Maíno. L'auteur du traité mentionne également le succès de ses peintures à la cour. Cependant, Ricci quitte la cour pour entrer au monastère de Montserrat. En entrant dans l'ordre bénédictin, il commença sa formation intellectuelle, qui était obligatoire pour les disciples de Benoît de Nursie. Il étudie la théologie à Irache et le droit à Salamanque. Il acquiert ainsi une véritable érudition qu'il met à profit dans ses écrits sur l'art. Connaisseur de plusieurs langues anciennes et modernes, il appelle, très en phase avec son temps, à la libéralité de la peinture, notamment dans son traité La pintura sabia (1660-1662), dédié à la duchesse de Béjar. Ce texte s'inscrit dans la tradition d'Alberti en exigeant du peintre l'étude de la géométrie, de la perspective et de l'anatomie, à laquelle il ajoute le rôle essentiel de la peinture comme diffuseur de l'image religieuse, faisant du peintre un émule du Deus pictor. Tout cela s'accompagne de beaux dessins dans lesquels sa connaissance de l'architecture est également évidente. En 1641, il n'est déjà plus à Montserrat et, après avoir été nommé professeur de dessin du prince Balthasar Charles, il est démis de ses fonctions pour des raisons politiques. À partir de ce moment-là, il effectue plusieurs voyages dans les monastères castillans de l'ordre, qu'il combine avec des séjours à Madrid. Il continua à travailler comme peintre dans tous ces monastères. Les ensembles d'œuvres de l'artiste les mieux conservés sont ceux de San Millán de la Cogolla et du transept de la cathédrale de Burgos. En 1662, il s'installe à Rome, où il reste plusieurs années, entrant en contact avec le pape Alexandre VII et Christine de Suède, à qui il dédie une nouvelle œuvre architecturale. En 1667, il se trouve déjà dans le célèbre monastère de Montecassino, où il continue à travailler la peinture et l'écriture. Sa peinture évolue peu, loin des nouveautés imposées à la cour ou de celles qu'il découvrira plus tard en Italie. Si ses coups de pinceau sont lâches et témoignent d'une grande liberté de touche, l'aspect le plus réussi de son œuvre est la grande sévérité des personnages de ses cycles monastiques. Il faut ajouter à cela l'exceptionnel portrait de Fray Alonso de San Vítores au Museo de Burgos.

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente