Sebastiano Lazzari (Vérone vers 1730-probablement... Lot 251

Sebastiano Lazzari (Vérone vers 1730-probablement Venise 1790-1800) - Trompe-l'œil avec instruments de musique, partition pour clavecin, peinture avec rhinocéros et reçu de loterie ; et Trompe-l'œil avec instruments de musique, sphère armillaire, calendrier mensuel et tapis, en pendant huile sur toile non doublée 75,5 x 90,5 cm chacun le premier avec la signature cachée dans le cartouche en bas à droite : Al Sig. Sebastiano Lazzari / Pittore / Verona ; inscription sur le clavecin : ALEXANDRI TRASONTINI M.D.XXXIIII et inscription sur la partition : Aria del Sig. Lampugnani le second paraphé au centre : BL et daté en haut à gauche : 1752 sur les cadres, en haut au centre, des étiquettes anciennes avec l'inscription : Lazari ; au dos, sur le cadre, inscriptions : Senator et les anciens numéros d'inventaire : 595/1 et 595/2 Références photographiques Fototeca Zeri, n. 79185 et 79186 PROVENANCE Collection Serpini Salvetti, Vérone ; E. Viancini, Venise ; Finarte, Milan, vente aux enchères du 14 novembre 1990, n. 22 ; collection privée. LITTÉRATURE G. Alberti, Inganni dipinti. Trompe-l'œil dans la Fototeca Zeri, Bologne 2015 Selon l'érudit Zannandreis, le peintre Sebastiano Lazzari "se distingue et arrive au plus haut degré de perfection" dans l'exécution de trompe-l'œil, appelés par le biographe véronais "finti assi" parce que "leur fond, o sia campo, è finto di tavole di pino piceo, detto volgarmente pezzo, a cui stanno appoggiati utensili, mobili e stromenti di musica di varia sorte, con carte appese e altro ; le quali tutte cose giunse il Lazzari a disporre ne' suoi quadri con somma grazia ed a colorire con intelligenza vera di chiaroscuro e con una verità di tinte forti e lucide, in modo che appariscono all'occhio non finte, ma naturali" (D. Zannandreis, Le vite dei pittori scultori e architetti veronesi, Verona 1891, pp. 422-423). Les deux diptyques proposés dans le loto font partie des plus grands exemples de "finis assi" et font ressortir toute l'habileté et l'ingéniosité de l'artiste dans la création de ces scènes imposées sur un décor d'objets construits avec fantaisie mais, dans le même temps, dessinés avec tant d'admiration pour la nature que l'illusion d'optique devient le véritable protagoniste. Ainsi, la parfaite résonance mimétique de ces compositions d'invention confère aux œuvres un impact visuel surréaliste, quasi métafisique. Deux images des téléphones sont présentes dans l'archive de la Fototeca Zeri, dans laquelle elles sont identifiées - comme dans le catalogue Finarte de 1990 - avec celles provenant de la collection Serpini, puis Salvetti, de Vérone et cite Dallo Zannandreis qui précise que "deux quadri de cet auteur sont conservés, parmi les plus importants, dans la galerie Serpini, ou bientôt Salvetti, qui sont vraiment rares dans ce domaine". Difatti erano le sue cose sì somiglianti al vero che l'occhio ne restava ingannato, e la mente delusa nel credere essere naturale quello che vedeva dipinto" (D. Zannandreis, ibid., p. 423). Dans le cadre de ses activités, Lazzari a maintenu invariablement le schéma de composition central de ses trompe-l'œil, dans lequel la scène se divise entre le piano orizzontale, construit avec les natures mortes les plus traditionnelles (instruments musicaux et scientifiques, mais aussi fruits, fleurs et animaux) et le piano orizzontale, construit avec les natures mortes les plus traditionnelles, et le piano orizzontale, construit avec les natures mortes les plus anciennes (fruits, fleurs et animaux), fiori e animali) et quello verticale delle assi di legno sullo sfondo dove gli oggetti più diversi appaiono come sospesi nello spazio e disposti con maggiore libertà (quadri, mappe, oggetti d'uso quotidiano, armi, carte, ecc...). Dans les deux quadrilatères, on trouve au centre plusieurs instruments de musique : dans le premier, une mandoline, un trombone, un clavicembalo et un hautbois et, dans le second, un violon avec archetto, une guitare et une flûte, associés à une sphère armillaire. Dans le premier carré, on trouve également des références précises à des personnages du monde de la musique ; on trouve notamment, sur le clavicembalo, le nom d'Alessandro Trasontini - compositeur d'orgues et d'instruments à queue actif à Venise au XVIe siècle - et, sur le spartito, celui de Giovanni Battista Lampugnani, compositeur milanais actif également à Venise au XVIIIe siècle. Sur les parements en bois de chacun des tableaux, on trouve, de manière fortuite, les objets les plus curieux (une récolte du jeu de loto, des chiavi, des cartes, des forbici, un quadro, des armes, un calendrier masculin...), il foglio di un libro di astronomia, una busta, degli occhiali), intrecciati con alcune sequenze numeriche, come se l'artista volesse rimandare a un significato nascosto, se non ludico. Les opere trovano un confronto particolarmente stringente con le due tele, sempre in pendant, passate in asta da Christie's nel 2013 (Londra, 3 luglio 2013, lotto 224, aggiudicati a £160.000), nelle quali si ritrovano anche la stessa firma dissimulata sul cartiglio e l'iscrizione con il nome di Alessandro Trasontini sul clavicembalo. Sebastiano Lazzari était assurément le représentant le plus important de ce groupe de peintres qui, en Vénétie, au deuxième semestre du siècle dernier, s'est spécialisé dans le domaine du trompe-l'œil, à l'instar des inventions sicentes d'Andrea Dome.