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Lot n° 11

Georges ROUGET (1783-1869, élève de David), entourage...

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Portrait de Napoléon en tenue de cour. Huile sur toile. Vers 1812. L’empreur Napoléon est vêtu d'un habit de cour appelé « petit habillement de l'Empereur », de velours pourpre avec manteau rehaussé d'or et d'argent brodé, la doublure en satin blanc est brodée d'or sur les parements et le collet. Il porte le grand collier, le grand cordon et la plaque de la Légion d'honneur. Dans un cadre rectangulaire de bois doré. H. 65 x L. 55 cm. Cadre : H. 85 x L. 74 cm. Historique Ce portrait reprend en buste la représentation de l'Empereur tel que Rouget l'a peinte dans sa composition « Les princes français viennent rendre hommage à S.M. le roi de Rome, en présence de l'empereur et de l'impératrice ». Ce tableau fut exposé au Salon de 1812, premier salon auquel participa le jeune artiste, principal collaborateur et favori du grand peintre David. À cette époque, Rouget cherche à s'émanciper de son apprentissage, tout en restant fidèle et attaché à l'atelier du premier peintre de l'Empereur. Probable étude avant l'œuvre finale, tirée du tableau pour étudier à nouveau la figure de l'Empereur, ou travail des élèves de l'atelier de Rouget, notre portrait reste néanmoins achevé dans le modèle du visage de Napoléon, mais aussi dans l'étude du velours rouge et broderie sur satin blanc-ivoire de l'habit impérial. Les rares portraits de Napoléon en « petit habillement de cour » Les représentations de Napoléon dans sa tenue de cour sont relativement rares, l'Empereur avait toujours préféré être représenté soit en tenue militaire de chasseur à cheval ou en grenadier de la Garde, pour rappeler à ses contemporains le génie de ses conquêtes, soit parfois en grande tenue du Sacre pour souligner sa grandeur comme garant des institutions de l'Empire. On pourrait rapprocher notre portrait en buste de l'iconographie laissée par Andrea Appiani (1754-1817) lorsqu'il réalisa le portrait de Napoléon Vice-Roi d'Italie : le visage racé de l'Empereur est tourné vers la droite et l'accent est mis sur la magnificence de la grande tenue de cour avec le grand collier de la Légion d'honneur. Dans une autre iconographie se rapprochant de notre modèle, Gioacchino Serangeli (1768-1852), peintre italien vivant à Paris depuis 1790, élève de David, expose au Salon de 1808 une belle composition montrant Napoléon en grande tenue de cour recevant une députation de l'armée après son sacre de 1804. Depuis le mariage de Napoléon avec Marie-Louise, et surtout la naissance en 1811 du Roi de Rome, héritier de l'Empire, l'image militaire et triomphante de l'Empereur tend encore à s'effacer au profit des représentations de paix, mettant en avant les fastes de l'Empire. Rouget au Salon de 1812 Le portrait de Napoléon peint par Rouget est une étude ou une reprise du tableau qu’il présente au salon de 1812. La genèse du tableau peint par Rouget, reconnu par ses contemporains comme le premier assistant du célèbre David, est assez emblématique du caractère de l’artiste ; les quelques renseignements que l’on possède sur la vie et la carrière de Rouget insistent toujours sur la fidélité et l’abnégation de celui qui, découvert par David, demeura modestement dans son ombre. Un des biographes de l’artiste, Hénard, nous apporte quelques précisions : cette œuvre “fut réalisée secrètement, perpétrée comme un forfait à l’insu de David, pendant de rares moments de loisir et dans la solitude des nuits. Rouget composa ses figures comme il put, en s’appuyant sur les souvenirs du Sacre, en s’aidant des croquis des costumes qu’il avait reproduits précédemment et dont il changea les couleurs (…).” Selon le même auteur, le jeune artiste aurait cependant soumis l’œuvre achevée à son maître qui aurait exprimé son approbation. Il faut noter encore que Rouget emprunte pour sa composition de nombreux éléments au tableau du Sacre, auquel il a étroitement collaboré. Présenté au Salon de 1812, le tableau aura les éloges des critiques dont celles de Durdent : “M. Rouget a fait un bien meilleur usage de son temps et de son talent, dans son tableau (n° 808), les Princes français viennent présenter leurs hommages à S.M. le Roi de Rome, en présence de LL. MM. L’Empereur et l’Impératrice. Cet ouvrage annonce une étude approfondie de la manière de M. David ; mais on n’y trouve point une servile imitation des productions de ce grand maître. Si le jeune artiste a cherché à se pénétrer de ses principes, il a su penser d’après lui-même. Il en est résulté une composition simple, noble et dans laquelle chaque spectateur s’aperçoit avec plaisir que le peintre n’a pas trop présumé de ses forces, en traitant un pareil sujet.” Denon, Directeur du Musée du Louvre, en proposera l’acquisition auprès de l’Empereur pour 5000 francs et ajoutera cette note à son attention : “Tableau de M. Rouget, très bien peint et où la figure de S.M. l’Empereur est dignement représentée” [cf. Archives Nationales, O2/845, Projet des tableaux dont le Directeur propose l’acquisition, décembre 1812]. Premier assistant et favori

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