MILLET (Jean-François). Lettre autographe signée au critique d'art Théophile Silvestre. Barbizon, 3 août 1870. 3 pp. in-8.
« Votre requête nous touche singulièrement en ce qu'elle vient du plaisir simple que vous avez à avoir chez notre fille Louise. Aussi, nos cœurs qui ne sont point des cœurs de rocher se sont attendris à ce point que nous vous la laissons encore huit jours, malgré le besoin que sa mère a d'elle à la maison... Nous comptons bien que d'ici là vous aurez d'elle à satiété, & que vous considérerez cela comme un beau débarras pour vous. Je ne sais ce que les Feuardent vont vous répondre [Félix-Bienaimé Feuardent était un ami proche de Jean-François Millet, et le beau-père de la fille de celui-ci], & s'ils auront le cœur plus dur ou plus tendre que nous, mais je crois qu'ils doivent compter que très prochainement vous aurez aussi assez de Mathilde [fille de Félix-Bienaimé] qui, à le bien prendre, ne vaut guère mieux que Louise. Voilà l'estime que je fais d'elle... JE REGRETTE FORT DE NE POINT POSSEDER D'AUSSI BELLES ENVELOPPES ROUGES QUE Mr BARBEY D'AUREVILLY, & DE FAIRE AVEC CELA L'ADMIRATION DES FACTEURS. Cependant, je & nous vous souhaitons la continuation de vos amusements pendant les 8 jours que nous vous accordons (est-ce assez hautain !) & la bonne chance d'appercevoir, fût-ce de loin, les petits amis, que Louise désire tant considérer, sans, je l'imagine, en être apperçue... »
1870 FUT POUR MILLET L'ANNEE DE SA CONSECRATION : lui, le peintre refusé, au Salon dans sa jeunesse, fut alors appelé à y siéger. Théophile Silvestre, qui l'avait rencontré en 1864, fut parmi ses soutiens et amis à partir de 1867.
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