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Lot n° 160

Auguste RODIN (1840-1917)

Estimation :
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Hanako, type A Épreuve en bronze patiné, signée, fonte au sable, Alexis Rudier fondeur. Hauteur : 17,5 cm Modèle créé en 1907. Provenance : - Ancienne collection Jules Strauss - Par descendance aux actuels propriétaires Bibliographie : Rodin et le bronze catalogue des oeuvres conservées au Musée Rodin II, par Antoinette Lenormand-Romain, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2007, Un exemplaire similaire est décrit et reproduit page 403 sous le n°S.565. Antoinette Lenormand-Romain indique dans son ouvrage : « À Marseille en 1906, où Rodin la vit pour la première fois, l'actrice japonaise Ohta Hisa (1868-1945), plus connue sous le surnom d'Hanako que lui avait donné Loïe Fuller, jouait une pièce intitulée La Revanche de la Geisha qui se terminait par la mort de l'Héroïne. Son jeu fascina Rodin : Sa figure devint immobile, comme pétrifiée, mais ses yeux continuaient à vivre intensément... les yeux grands ouverts, elle fixait la mort qui venait de la rattraper, et c'est l'expression même de son visage au moment où elle mourait qu'il chercha à reproduire. Aussi, lorsqu'elle vint à Paris quelques mois plus tard, demanda-t-il à Loïe Fuller de l'amener à Meudon... D'après Hanako, si l'on en croit l'interview que publia le Gifu Daily News du 6 au 10 janvier 1925, les premières séances eurent lieu en septembre 1906 ; mais n'étant pas satisfait du portrait auquel il avait abouti, Rodin la fit poser à nouveau en 1907... Dès le début Rodin s'était intéressé au rendu d'une expression marquée par l'angoisse, traduite par les sourcils froncés, le strabisme et la bouche entrouverte. Hanako ne posait pas comme les autres. Ses traits contractés exprimaient une rage froide, terrible. Elle avait l'air d'un tigre, une expression complètement étrangère à nos habitudes occidentales. Avec la force de volonté dont les Japonais font preuve devant la mort, elle était capable de rester ainsi pendant des heures, rapporte Judith Cladel. Selon Hanako elle-même, les séances de pose exigeaient une telle tension qu'au bout d'un quart d'heure elle commençait à se fatiguer et qu'elle ne tenait jamais plus d'une demi-heure. Rodin tâtonnait, cherchant l'expression juste. Il multiplia donc les études... À partir de l'une d'entre elles [Hanako, type A] dédicacée À l'admirable et géniale artiste Loïe Fuller furent réalisés plusieurs bronzes sur lesquels est reproduite la même inscription... De son côté le musée Rodin a fait fondre des bronzes par Alexis puis par Georges Rudier.

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