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Lot n° 43

Canapé de trois places, légèrement cintré, à joues...

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Canapé de trois places, légèrement cintré, à joues garnies, en bois mouluré, relaqué blanc, sculpté et redoré, aux traverses à listels ornées d'un médaillon fleuri et de culots feuillagés, aux accotoirs à manchettes aux attaches feuillagées et terminés en enroulements et surmontées d'une longue feuille, reposant sur quatre pieds en gaîne à listels, ceux avant sommés de frises de feuilles et de godrons. Les montants du dossier ponctués d'une ligne de fleurs. Les dés de raccordements centrés d'un médaillon rayonnant. Époque Empire. En fût. Possibles modifications en longueur car la traverse avant partiellement coupée et doublée, avec vis et équerres métalliques de renfort. H. : 106,5 cm. - Long. : 178 cm. - P. : 76 cm environ. Usures, chocs, éclats et quelques manques. Mobilier ayant une possible origine du Palais royal d'Amsterdam, à l'époque du règne de Louis BONAPARTE, Roi de Hollande. Cet écran et ce canapé faisaient initialement partie d'un salon comprenant six fauteuils (l'un reproduit ci-dessous, à gauche), six chaises en bois laqué blanc et doré. Or, une partie d'un autre salon du même modèle, peu courant, composée de cinq fauteuils et de quatre chaises, en orme et acajou, laqués blanc et dorés, est conservée au Museum of Applied Arts de Budapest, en Hongrie [Inv. 62.1444.1 à 5 et 62.1445.1 à 4]. Ces sièges sont reproduits sur le site du musée, et ci-dessous pour le fauteuil (à droite). Mais, comme notre écran et notre canapé, ces sièges ne semblent pas présenter d'estampille, ni de marques de garde-meuble. Leur modèle est à rapprocher de la production des menuisiers fournisseurs de la couronne, tels que François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter, Pierre-Benoit Marcion, Pierre-Gaston Brion ou de Pierre-Antoine Bellangé. Ils sont datés entre 1806 et 1810. Ces sièges sont exposés, dans le musée, avec un très long canapé [Inv. 62.1442.1] présentant les mêmes décors de traverses à listels, ornées de médaillons fleuris et de culots feuillagés, et de médaillons rayonnants, sans la ponctuation de fleurs sur les montants, mais avec d'imposantes consoles d'accotoirs en chimères ailées et dorées, couchées sur de caissons ornés de losanges fleuronnés, et reposant sur des pieds avant cylindriques à bague godronnée. L'historique de la notice indique que «l'ensemble de meubles blanc et or présenté ici faisait probablement partie des meubles et accessoires anciens du palais d'Amsterdam de [Louis] Bonaparte, roi de Hollande (1806-1810)». Ce qui justifie la datation pour cet ensemble entre 1806 et 1810. Cet historique précise, en outre, que «des années 1930 à la fin des années 1940, cet ensemble se trouvait dans le Rojtokmuzsaj». C'est à dire dans le château de SZIDONIA à Röjtökmuzsaj, en Hongrie. Or une ancienne notice historique de ce château, devenu hôtel de prestige au début du XXIème siècle, indique que «la particularité du salon de l'étage [de ce château] est que son mobilier provient du palais d'Amsterdam du roi Louis BONAPARTE, frère de Napoléon. Le mobilier provient du père de la maîtresse hollandaise du château. Après sa mort, il a été hérité par sa fille, la première épouse de Elek VERSEGHI, Erzsébet JANSSEN. C'est ainsi que les meubles de l'ancien salon royal se sont retrouvés à Röjtökmuzaj». C'est en 1926 que l'ambassadeur Elek VERSEGHI et sa jeune épouse Erzsébet JANSSEN (1897-1933) achètent le château de Szidonia à Röjtökmuzsaj, le remettent en état, le modernisent et le remeublent. Le père de Erzsébet JANSSEN est August JANSSEN (1864-1918), fils de Peter Wilhelm JANSSEN (1821-1903), célèbre fondateur néerlandais du Deli Maatschappij, avec Jacob Nienhuys, et collectionneur et philanthrope de renommée. Or en 1812, sur ordre de Napoléon Ier, une partie du mobilier garnissant les palais royaux de Hollande, pendant le règne de son frère Louis, et partiellement stocké, depuis son abdication en juillet 1810, dans le Garde-Meuble d'Amsterdam, est prélevé pour garnir le Quartier général impérial de Mayence. Il ne serait pas absurde de supposer que notre partie de salon et celle du musée de Budapest pourraient ne constituer qu'un seul et même mobilier, comprenant au moins 10 chaises, 11 fauteuils, 1 écran, 2 petits canapés cintrés et 1 grand droit, sorti d'Hollande et envoyé à Mayence. Lequel mobilier aurait été divisé à la chute de l'Empire en 1814, une partie rentrant en France lors de l'abandon du poste stratégique de Mayence et l'autre partie restant sur place, puis acquise, dans un second temps, par le célèbre collectionneur Peter Wilhelm JANSSEN (1821-1903). Peut-être il y avait-il plus de chaises et de fauteuils, comme souvent, et certains sièges auraient été perdus ou détruits ? Mais, malgré le dépouillement des inventaires du Garde-Meuble [Révolution-Empire, O2 366-783] conservés aux Archives nationales à Pierrefitte, nous n'avons pas pu retrouver de salon pouvant correspondre à cet ensemble. Les descriptifs des inventaires sont trop brefs et imprécis, sans description détaillées, permettant un éventuel

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