Fauteuil meublant en acajou mouluré et sculpté,... Lot 37

Fauteuil meublant en acajou mouluré et sculpté, à dossier droit rectangulaire encadré par deux colonnes lisses baguées, ornées de frises de fleurons, de feuilles ou de cannelures, sommées de toupies godronnées, aux accotoirs terminés en enroulements posant sur deux balustres bagués, godronnés et à frise de feuilles et étamines, sur dés de raccordement cannelés, et reposant sur quatre pieds fuselés à épaulement godronné, ornés en suite. Sur la traverse arrière : Estampille de Georges JACOB. Marque de Garde meuble A.B. avec ancre, marque habituelle du garde-meuble du château d'Amboise. Époque Louis XVI. Garniture de soie céladon. H. : 100,5 cm. - Larg. : 61,2 cm. - Prof. : 75,7 cm. Traverse de renfort de l'assise remplacée ; anciens accidents et restaurations aux attaches des accotoirs au dossier, avec petits manques ; quelques petites fentes ; éclats aux traverses. Georges JACOB (1739-1814), reçu Maître Menuisier-Ebéniste à Paris, en 1765. La marque A.B. avec ancre, estampée à chaud, à l'intérieur de la traverse arrière, est habituellement considérée comme la marque du garde-meuble du château d'Amboise, propriété de Louis-Jean-Marie de Bourbon, Duc de Penthièvre (1725-1793), petit-fils légitimé de Louis XIV, Amiral de France, Gouverneur de Bretagne et Grand Veneur de France, qui l'avait acheté, avec le domaine de Chanteloup, à la Couronne. Laquelle avait acquis cet ensemble auprès de la veuve d'Étienne-François, Duc de Choiseul (1719-1785), ancien ministre de Louis XV, mort ruiné. Les marques des garde-meubles des propriétés du Duc reprenant souvent les première et dernière lettres du nom du lieu encadrant l'ancre d'Amiral de France [ A.T pour Anet, C.P. pour Chanteloup, S.X pour Sceaux], certains historiens lisent cette marque comme pouvant aussi être celle du garde-meuble du château d'Arc-en-Barrois [A.B.], qui faisait partie des nombreuses propriétés du Duc de Penthièvre. Cependant, il ne reste quasiment pas d'archives de ce château, reconstruit en 1845 par Adélaïde Louise d'Orléans (1777-1845), soeur de Louis-Philippe, pouvant étayer cette hypothèse. Les propriétés du Duc de Penthièvre furent mises sous séquestre après sa mort pendant la Révolution, et le mobilier les garnissant, notamment pour Chanteloup et Amboise, vendu en 1797. Ce fauteuil reprend par sa forme générale et par son décor des colonnes, des supports d'accotoirs en balustre et des pieds, la composition du fauteuil dit de style «anglo-chinois», en acajou, sans ses décors géométriques ajourés et imbriqués sur la devanture de l'assise et au centre et au sommet du dossier, également livré par Georges Jacob au Duc de Penthièvre pour son château de Chanteloup, vers 1785-1790, et actuellement conservé en collection privée (In Chanteloup, Un moment de grâce autour du duc de Choiseul, Exposition au MBA de Tours, 7 avril-8 juillet 2007, Somogy, Éditions d'Art, p. 289)