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Lot n° 13

MASSELOTTE & BACCARAT

Estimation :
Réservé aux abonnés

Important surtout de table de onze pièces en bronze ciselé et argenté à décor, partiellement ajouré, d'enroulements, de rinceaux et de courses de ruban, de branches et de tores de laurier, de fleurs, de feuilles d'acanthe et de lignes de perles, comprenant : - une jardinière ovale moulurée, à deux anses à la Grecque, ornée de deux médaillons sommés d'un noeud de ruban et soulignés de guirlandes de fruits, gravés aux armoiries de la famille d'ALIGRE [à dextre] et de PREAULX [à senestre]. Doublure amovible en métal argenté. 18 x 58,5 x 31,4 cm. - une paire de candélabres à sept lumières aux bras et fûts torsadés, à sphère cannelée et rudentée ponctuée de fleurs appliquées, et reposant sur une base circulaire à trois ressauts sur trois pieds griffus. 69 x 32 cm. Chocs aux bobèches. - six coupes ou compotiers aux vasques circulaires, amovibles, en cristal gravé de cartouches rectangulaires perlés et guirlandes fleuries et aux montures en bronze argenté à bases triangulaires évidées, posant sur trois pieds griffus. H. de 18 à 19,5 cm - Diam. de 20,5 à 21,5 cm. Avec deux vasques supplémentaires, l'une portant une étiquette de BACCARAT. - un serviteur muet à deux vasques circulaires en cristal gravé en suite des coupes ci-dessus et à monture en bronze argenté, au modèle des compotiers. H. : 50 cm - Diam. : 22 ou 15 cm. - une bonbonnière au corps et au couvercle en cristal gravés de guirlandes de feuilles et fleurs et à monture en bronze argenté, ornée en suite, à deux petites anses à la Grecque et reposant sur quatre montants en enroulements réunis par des guirlandes de feuilles. 23 x 22 cm. Corps et couvercle fêlés, le couvercle avec présence de colle. Sans poinçon d'orfèvre. Plusieurs pièces marquées MASSELOTTE, avec numéros de modèles et de montage. Style Louis XVI, époque du Second Empire, vers 1857-1860. Quelques rayures d'usage ; quelques oxydations. Ensemble contenu dans sa malle en chêne, à deux plateaux, et garnis de peau teintée rouge (quelques fentes ; usures et couleur passée de la peau). Un MASSELOTTE, doreur sur métaux, est référencé au 1 rue du Foin, à l'enseigne «Au Marais» dans l'Almanach-Bottin du Commerce de Paris de 1842, de Sébastien BOTTIN (p. 114). Emile-Jean MASSELOTTE, doreur sur métaux, est référencé au 2 rue Neuve-Saint-Pierre, au poinçon carré E.M. avec ruche, insculpé le 13 décembre 1860. Il s'agirait donc du doreur sur métaux, dont on connait une mention à son sujet dans un article dédié au graveur-modeleur Émile PHILIPPE, à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1867, dans la partie «Art industriel» : «Depuis l'invention de la dorure à la pile, un grave inconvénient s'était produit. Le courant électrique se montre grand économe de métal et dépose des infinitésimaux lesquels suffisent à la rigueur, puisque toute la pièce est revêtue et brille [...]. Vous frottez, ce n'est déjà plus. Les fabricants doués de conscience ne savaient trop que faire [...]. Impossible de contrôler la quantité que le doreur-ruolz dépose. Force était de revenir à l'ancienne dorure au mercure quand on voulait une pièce bien faite [...]. Mais cette dorure tue les ouvriers [...]. Cependant le consommateur le voulait, et on mourait. Quand, il y a dix-sept ans, un jeune doreur de grand talent, M. MASSELOTTE, ayant à opérer solidement sur des pièces très-délicates que le procédé ancien, trop énergique, aurait brisées, imagina d'essayer de faire entrer du mercure dans le bain électrique». Le même MASSELOTTE est lauréat du prix de 500 Francs, créé fin 1867, par M. Goldenberg pour récompenser «l'invention d'un procédé de dorure salubre qui permit d'obtenir l'aspect mat» sans risques pour la santé des ouvriers. Il s'agit du procédé dit pyro-électrique [Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, 69ème année , 2ème série, tome XVII, de novembre -Décembre 1870, Rapport de M. Barral, pp. 80-81]. Il semble que ce doreur ait aussi appliqué son invention à l'argenture, utilisée ici pour ce surtout, dont il a signé certaines pièces. En plus de son activité de doreur argenteur, il parait avoir été bronzier, ce qui expliquerait l'absence de poinçon d'orfèvre sur les éléments de ce surtout. Sa signature a été relevée sur une pendule cage de style Louis XVI en marbre et bronze doré, datant de la seconde moitié du XIXème siècle. Les armoiries correspondent à celle d'Etienne Marie Charles de POMEREU (1813-1889), marquis d'ALIGRE et à ses deux épouses portant le nom de PREAULX, sa cousine Sophie (1842-1873 / mariage en 1857) ou la cousine de cette dernière, Marie Charlotte (1854-1926 / mariage en 1876). Ce surtout date plus probablement du premier mariage en 1857, d'autant qu'il ne présente pas encore le poinçon carré insculpé à partir de 1860.

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