Gazette Drouot logo print
Lot n° 12

FRANCE, époque Louis XVI

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

Antoine BOULLIER (1749-) commence son apprentissage chez son père à Châteauroux, avant de le poursuivre à Paris, à partir de 1767, tout en suivant des cours de dessin et de sculpture à l'École Royale Gratuite de Dessin, dont il reçoit le Grand prix en 1774. Il est reçu à la maîtrise le 16 décembre 1775, avec la caution de son éminent confrère aîné, Edme-Pierre BALZAC, et grâce au financement du duc de CHAROST. Il s'installe au Pont au Change jusqu'en 1786, puis rue Saint Honoré Sa production paraît importante et destinée aux grandes familles de l'aristocratie et des souverains, tant françaises qu'européennes, et jusqu'en Amérique. Il devient orfèvre ordinaire du duc d'ORLÉANS et reçoit des commandes du Marquis de MARIGNY. Il est sous-traitant de son célèbre confrère Robert-Joseph AUGUSTE pour réaliser des pièces, notamment des salières, de l'opulent service commandé par le GEORGES III, Électeur de Hanovre et roi d'Angleterre, réalisé entre 1778 et 1780, puis pour le Comte CREUTZ [Coll. royale suédoise]. En 1778, il exécute pour le comte POTOCKI un nécessaire de toilette de vingt-trois pièces. En 1781, il livre diverses pièces pour l'impératrice Catherine II de Russie, notamment une paire de terrines à tête de lion vendues [Christie's, Genève, vers 1990], qui seront ensuite copiées par l'orfèvre Berthold Schlepper à Saint-Pétersbourg. En 1786, il réalise un autre nécessaire, dit aussi de coiffeuse, pour Vladimir BOROSOVITCH, le général prince GALITZIN, et son épouse Natalia Petrovna [Christie's, Londres, le 7 juin 2011, lot 206]. L'aiguière de ce dernier nécessaire est à rapprocher par sa forme de celle présentée ci-dessus, mais son décor de rinceaux de roses est différent. Cependant, les frises de branches de rosiers ornant le bassin et certaines pièces sur piédouche de cet ensemble sont très proches de celle de notre aiguière. Une aiguière en vermeil, datant de 1783, avec la même disposition de son décor (bandeau d'épaulement, jambe baguée, perles) et au même couvercle à fretel de roses, mais dont l'ornementation est plus ouvragée en relief et en ciselures, est conservée, avec un bassin dépareillé, du même orfèvre, au Clark Art Institute, à Williamstown [Inv. 1955.67]. Encore en 1786, Antoine BOULLEIR livre des pièces au futur président des jeunes États-Unis, Thomas JEFFERSON, qui appréciait dans sa production l'équilibre entre le dessin de ses formes et les décors ciselés. La Révolution freine son activité au point de le voir se retirer en tant qu'agriculteur. Puis il reprend ses ciseaux avec le Premier Empire, en participant, notamment, dès 1806, à l'Exposition des produits de l'Industrie, et en 1810, à la création du service à thé de l'Empereur NAPOLÉON Ier, aux côtés de Martin-Guillaume BIENNAIS, en réalisant la célèbre fontaine à thé. Sa carrière se ralentit avec le retour des Bourbon pour s'achever semble t-il en 1818. Rares sont les dessins de modèles d'orfèvres parvenus jusqu'à nous, cependant, quelques-uns de BOULLIER nous sont connus montrant un style néo Classique maîtrisé et équilibré [Hôtel des Remparts, Toulouse, 5 avril 2019, lots 51 et 52]. Notre aiguière présente un poinçon d'exportation [aiguière] prouvant son départ de France, entre 1782 et 1789, probablement consécutivement à sa fabrication, malheureusement l'absence de poinçon d'importation du pays de destination ou d'armoirie empêche de connaître sa destination définitive. A son retour en France lui est insculpé le poinçon au Crabe, donc postérieurement à 1838.

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente