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Lot n° 514

Johann Sebastian Bach Handwritten Church Cantata...

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
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Remarquable manuscrit musical autographe de Johann Sebastian Bach, une page recto-verso, 7,75 x 6,25, sans date mais vers 1728. Il s'agit d'un fragment de la cantate d'église Ich habe meine Zuversicht (BWV 188). Cette section est la moitié inférieure du folio 17 du manuscrit original, comprenant les mesures 59b-66 et 73-76 du 4e mouvement, écrites pour alto avec violoncelle et orgue obligé, sur quatre systèmes de quatre portées dessinées à la main. Le présent fragment comprend 11½ mesures de la conclusion du mouvement, y compris les mots "…Seinen führt, unerforschlich ist die Weise, Wie der Herr die Seinen führt, unerforschlich ist die Weise, Wie…" La pièce a été incrustée dans une feuille plus grande et encapsulée dans du mylar d'archivage ; la portée inférieure est en très bon état avec une acidification mineure de l'encre, tandis que le système supérieur est affecté par une forte corrosion de l'encre causant un certain nombre de fissures et de pertes, renforcées par un film d'archivage ancien (aujourd'hui teinté). Présenté dans un beau portefeuille en maroquin bleu fait sur mesure, dont seule la moitié inférieure est exposée. Probablement composé le 17 octobre 1728 (ou peut-être le 6 novembre 1729), le BMV 188 est une cantate pour le 21e dimanche après la Trinité, dont le texte est tiré de Picander. Bach a écrit la pièce dans la tonalité de mi mineur, qu'il associait fréquemment à la crucifixion. L'ensemble est composé de quatre voix, de deux hautbois, d'un alto, d'un orgue obligé et d'une basse continue. Dans le quatrième mouvement, cœur dramatique de la cantate, le texte "Unerforschlich ist die Weise" ("Les voies du Seigneur dépassent l'entendement", une méditation sur la croix et la souffrance humaine) est développé sous la forme d'une aria sombre et expressive pour voix d'alto, sur fond d'orgue obligé virtuose. Le manuscrit original du BMV 188 a subi plus de vicissitudes que la plupart des autres, les dix premiers des dix-huit feuillets ayant été perdus très tôt (probablement avant la vente aux enchères de 1827 de la succession de Wilhelm Friedemann Bach), emportant avec eux la plus grande partie du premier mouvement. Les feuilles restantes sont aujourd'hui largement dispersées, quatre d'entre elles ayant été découpées (comme ici) en deux, voire trois morceaux. Si les fragments ainsi obtenus se trouvent aujourd'hui dans dix fonds répartis dans huit pays, ils présentent néanmoins une continuité suffisante pour permettre la reconstitution des mouvements 2 à 5. Le présent fragment, qui comprend la moitié inférieure du feuillet 17, est identifié dans le "Kritischer Bericht" de la Neue Bach-Ausgabe [Nouvelle édition Bach] comme A14 ("unbekannter Privatbesitz"). La même source note que l'acidification marquée de l'encre qui a affecté la moitié supérieure du présent fragment est typique des feuilles démembrées et résulte en partie de l'écriture dense du compositeur, en l'occurrence avec de nombreuses doubles croches triplées. Provenance : La partition autographe de BWV 188 aurait fait partie d'un groupe de manuscrits hérités par le fils aîné impécunieux de Bach, Wilhelm Friedemann, et vendus par lui aux enchères en 1774. Une partie de la succession de Wilhelm Friedemann Bach fut à nouveau vendue aux enchères en 1827, et acquise par l'inventeur et collectionneur Carl Philipp Heinrich Pistor (1778-1847). Les manuscrits de Pistor furent hérités par son gendre, Adolf Friedrich Rudorff (1803-73), qui les transmit au musicologue Friedrich Wilhelm Jähns (1809-88). Le présent feuillet est l'un des quatre acquis auprès de Jähns par le collectionneur viennois Gustav Petter (1828-68), dont on pense qu'il est à l'origine de leur démembrement. Le dernier propriétaire du présent fragment dont le "Kritischer Bericht" a retrouvé la trace est Nora Kluge (née von Hase) de Lübeck, épouse du compositeur et musicologue Manfred Kluge (1928-71), probablement hérité de son grand-père, Oskar von Hase (1846-1921), propriétaire de la maison d'édition musicale Breitkopf & Härtel. Vendu aux enchères chez Christie's, le 4 novembre 1981, lot 144, lorsqu'il est entré dans la collection du chimiste et médecin canadien Frederick Lewis Maitland Pattison (1923-2010 ; son ex-libris figure sur la couverture intérieure du portfolio) ; revendu chez Christie's, le 20 mai 2014, lot 15. Voir : Neue Bach-Ausgabe (1997), Kritischer Bericht, A14.

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