ANTONI TÀPIES PUIG (Barcelone, 1923-2012). "Autoportrait... Lot 161

ANTONI TÀPIES PUIG (Barcelone, 1923-2012). "Autoportrait avec sa femme, 1950. Encre sur papier. Signé et daté dans le coin supérieur gauche. Dimensions : 31 x 22 cm ; 52,5 x 44,5 cm (cadre). Entre 1947 et 1950, Tàpies a réalisé de nombreux autoportraits. L'autoportrait en question ne contient pas la profusion de motifs iconographiques à tonalité magique qui peuplent d'autres dessins de l'époque, bien qu'il soit probable que, de manière voilée, certains des éléments représentés soient également porteurs de symbolisme. Par exemple, la forme pyramidale qui apparaît derrière le mur de briques, imprégnée d'échos hermétiques, est une géométrie récurrente dans les Tàpies de la période "Dau al Set" (1948-1955). Ce sont des années où l'artiste est perméable au surréalisme et à la littérature liée à l'inconscient et au réalisme magique. Les références autobiographiques occupent une place importante dans la période pré-informaliste, non seulement comme quête artistique mais aussi à des fins thérapeutiques, comme il l'a lui-même déclaré à plusieurs reprises. Compte tenu de sa santé délicate pendant son adolescence et de ses séjours en sanatorium, il a fait confiance au pouvoir thaumaturgique de l'art et y a versé sa subjectivité, se laissant influencer par la philosophie orientale et le romantisme allemand. Cofondateur de "Dau al Set" en 1948, Tàpies commence à exposer aux Salones de Octubre à Barcelone, ainsi qu'au Salón de los Once à Madrid en 1949. Après sa première exposition personnelle aux Galerías Layetanas, il se rend à Paris en 1950, grâce à une bourse de l'Institut français. En 1953, il présente une exposition personnelle à la galerie Martha Jackson à New York. Dès lors, ses expositions, tant collectives que personnelles, sont organisées dans le monde entier, dans des galeries et des musées de premier plan tels que le Guggenheim de New York et le Musée d'art moderne de Paris. Depuis les années 1970, des anthologies lui sont consacrées à Tokyo, New York, Rome, Amsterdam, Madrid, Venise, Milan, Vienne et Bruxelles. Autodidacte, Tàpies a créé son propre style au sein de l'art d'avant-garde du XXe siècle, alliant tradition et innovation dans un style abstrait empreint de symbolisme, accordant une grande importance au substrat matériel de l'œuvre. Il convient de noter le sens spirituel marqué que l'artiste donne à son œuvre, où le support matériel transcende son état pour signifier une analyse profonde de la condition humaine. L'œuvre de Tàpies a été très appréciée au niveau international et a été exposée dans les musées les plus prestigieux du monde. Tout au long de sa carrière, il a reçu de nombreux prix et distinctions, dont le Praemium Imperiale du Japon, le Prix national de la culture, le Grand Prix de peinture de France, la Wolf Foundation for the Arts (1981), la Médaille d'or de la Generalitat de Catalunya (1983), le Prix Prince des Asturies pour les arts (1990), la Médaille Picasso de l'Unesco (1993) et le Prix Velázquez pour les arts plastiques (2003). Antoni Tàpies est représenté dans de grands musées du monde entier, tels que la fondation qui porte son nom à Barcelone, le Reina Sofía à Madrid, le Guggenheim à Berlin, Bilbao et New York, le Fukoka Art Museum au Japon, le MoMA à New York et la Tate Gallery à Londres.