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Lot n° 15

VERLAINE (Paul). Fragment de poème autographe...

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VERLAINE (Paul). Fragment de poème autographe signé P. Verlaine. 1 f., 21 x 13,5 cm. Feuillet manuscrit sur une page, verso vierge, fragment d’une suite de quatre sonnets, présentant deux strophes à 14 lignes chacune, la première intitulée « III – à Horatio », la seconde intitulée « IV – L’Auberge ». Au bas du feuillet à gauche figure la date manuscrite 1867 et à droite la signature « P. Verlaine ». Les deux sonnets de Verlaine, publiés initialement dans la revue Le Hanneton en août 1867 et janvier 1868, ont été regroupés ultérieurement dans le recueil Jadis et Naguère (1885). Sur ce feuillet manuscrit, ils sont présentés ensemble sur une même page et sous le titre général de « Quatre sonnets (suite) », avec les numéros III et IV respectivement attribués. En coin de page, Verlaine indique que les vers sont “très anciens”. Ainsi qualifie-t-il ces vers de jeunesse. Le premier sonnet, intitulé À Horatio, rend hommage à un compagnon de beuverie surnommé d'après le personnage éponyme de la pièce de Shakespeare Hamlet, qui lui propose finalement de boire une coupe empoisonnée. Ami, le temps n'est plus des guitares, des plumes, Des créanciers, des duels hilares à propos De rien, des cabarets, des pipes aux chapeaux, Et de cette gaîté banale où nous nous plûmes. Voici venir, ami très tendre qui t'allumes Au moindre dé pipé, mon doux briseur de pots, Horatio, terreur et gloire des tripots, Cher diseur de jurons à remplir cent volumes, Voici venir parmi les brumes d'Elseneur, Quelque chose de moins plaisant, sur mon honneur, Qu'Ophélia, l'enfant aimable qui s'étonne, C'est le spectre, le spectre impérieux : sa main Montre un but et son œil éclaire et son pied tonne Orage, et nul moyen de remettre à demain ! Il convient de noter une modification apportée au dernier vers, où l'expression “O rage” sera remplacée par “Hélas” dans la version définitive. On remarque aussi que “des pipes” semble corriger un autre mot initialement choisi. Quant au deuxième poème intitulé L'Auberge, il est dédié à Jean Moréas, un ami intime de Verlaine. Ces vers, à peu près contemporains de L'Angoisse, expriment l'inquiétude fondamentale dont Verlaine est saisie, au même titre que son Hamlet, signifiant ainsi très tôt son irrésistible penchant pour la mélancolie, comme le souligne son biographe Gilles Vannier. Petites déchirures marginales.

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