Cercle de JUAN DE ROELAS (Flandre, vers 1570 -... Lot 6

Cercle de JUAN DE ROELAS (Flandre, vers 1570 - Olivares, 1625). "Sainte Ursule". Huile sur toile. Mesures : 130 x 84 cm ; 150 x 109 cm. (cadre). La toile présente la figure de Sainte Ursule, à l'expression extatique et au cou percé par la flèche qui mit fin à sa vie, encadrée par un ovale décoré de rinceaux, de motifs héraldiques et de figures anthropomorphes, peints en grisaille, du type que Juan de Roelas a utilisé dans la série des six saintes reines britanniques, conservée dans l'église de Saint Michel et Saint Julien de Valladolid. Juan de Roelas, d'origine flamande, comme semble l'attester un acte notarié de 1594, dans lequel, avec son père, un certain Jacques, tous deux originaires des Flandres, il s'engage à rembourser un prêt de 300 réaux, a joué un rôle essentiel dans l'adoption des formes naturalistes à Valladolid, Séville et Madrid, où il a été actif jusqu'à sa mort à Olivares en 1625. En 1598, Roelas est actif à Valladolid, où il collabore à la conception du monument funéraire du roi Philippe II. Il y reste jusqu'en 1604, date à laquelle il s'installe à Olivares, une ville proche de Séville, en tant que protégé du comte-duc d'Olivares. C'est là qu'il peint certaines de ses œuvres les plus remarquables et monumentales, comme la Circoncision en 1606, le Martyre de Saint-André (Musée des Beaux-Arts de Séville) et le Transitus de Saint-Isidore. Il commence sa carrière ecclésiastique à Olivares et en 1614, après avoir été ordonné clerc, il est nommé aumônier royal. Avec ce poste, il s'installe à Madrid, à la recherche d'une carrière de peintre de cour, bien qu'il n'obtienne jamais le titre de Pintor del Rey ("Peintre du Roi") et retourne à Olivares. Dans les dernières années de sa vie, sa carrière artistique passe au second plan et il se consacre à la vie religieuse en tant que chanoine de la collégiale d'Olivares. Bien que l'on ait supposé qu'il ait été formé en Italie, aucun document ne vient étayer cette hypothèse. Il est certain, cependant, que son style est apparenté à l'école vénitienne, par ses couleurs chaudes et son sens équilibré de la composition. Il est probable qu'il ait pu étudier des œuvres de Véronèse et du Tintoret. D'autre part, le style de Roelas se caractérise par l'introduction de la vie quotidienne, voire du vulgaire, dans des compositions sur des thèmes religieux, un aspect qui sera très critiqué par des traités comme celui de Francisco Pacheco, bien qu'il s'agisse d'un aspect repris, entre autres, par le grand Velázquez. Dans l'œuvre de Roelas, le maniérisme romaniste coexiste avec un naturalisme qui tend vers le ténébrisme et prélude ainsi à certaines des caractéristiques de la peinture du Siècle d'or.