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Lot n° 57

CRONICA TEAM (Valence, 1964 - 1981) "Condé-Duque",...

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CRONICA TEAM (Valence, 1964 - 1981) "Condé-Duque", 1970. Acrylique sur papier mâché. Exemplaire 13/25. Collection de 25 exemplaires originaux. Œuvre reproduite dans le catalogue raisonné Michéle Dalmace. IVAN. p 147. Avec de légères restaurations. Signé et justifié sur le socle. Dimensions : 106 x 50 x 35 cm. Sculpture en papier mâché représentant l'effigie du comte-duc d'Olivares portant des gants de boxe. L'œuvre, issue de la tradition historico-artistique espagnole, reprend l'une des figures les plus importantes de l'époque baroque, représentée par Vélasquez lui-même, dont l'influence est d'ailleurs légèrement perceptible dans cette sculpture. Une pièce réinterprétée dans une tonalité pop, recherchant le synthétisme du concept et une expression irrévérencieuse et même ironique qui se manifeste dans la présence des gants de boxe. Cette œuvre est l'une des plus reconnues d'Equipo Crónica, comme en témoigne la collection du Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, qui possède une œuvre de la même série. L'Equipo Crónica, ou Crónicas de la Realidad, était un groupe de peintres espagnols actifs entre 1964 et 1981. Il a été fondé par Manolo Valdés, Juan Antonio Toledo, qui a rapidement quitté le groupe, et Rafael Solbes, dont la mort en 1981 a mis fin au projet. L'historien et critique Tomás Llorens était également membre du groupe et il explique les fondements théoriques d'Equipo dans un texte intitulé "La distanciación de la Distanciación" ("La distanciation de la distanciation"). Les trois peintres signent également un manifeste en 1965, dans lequel ils se définissent comme un groupe de travail aux méthodes collectives et aux objectifs supra-individuels. L'Equipo Crónica s'éloigne de l'informalisme ambiant pour cultiver une peinture figurative, étroitement liée au pop art. Lassés de l'introspection, ces artistes descendent dans la rue et observent le monde qui les entoure, une société d'industrialisation naissante et de touristes. Leurs thèmes analysent de manière critique la situation politique en Espagne, ainsi que l'histoire de l'art, en s'inspirant d'œuvres classiques telles que "Guernica" de Picasso et "Las Meninas" de Velázquez. Leur style était un mélange unique de réalisme, de critique, de pop, de citations picturales, d'anachronismes et de pastiches doux-amers. Contrairement à l'image grandiose et pittoresque de l'Espagne que le régime franquiste voulait projeter à l'étranger, Equipo Crónica s'est concentré sur une autre image du pays, plus sombre, en recourant toujours à l'ironie. Partant de leur propre style direct, avec des images claires et lisibles par tous, ils ont essayé de "chroniquer la réalité", une sorte de réalisme social mais en utilisant des systèmes visuels contemporains. Le groupe produit des peintures, des sculptures et des gravures, et a tendance à travailler en série, ce qui permet d'analyser le même sujet avec des variations différentes. Equipo Crónica est parti d'un langage très simple, avec des images monochromes et répétées, très proches des médias contemporains, notamment des photographies de journaux. A partir de là, après le tournant de "Latin Lover" en 1966, les membres du groupe ont progressivement enrichi leur langage pour le mettre au service de la satire politique.

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