MONTAIGNE (Michel de). Lot n° 255

Essais. Cinquiesme edition, augmentée d’un troisiesme livre et de six cens additions aux deux premiers. Paris, Abel L’Angelier, 1588. In-4 (253 x 197 mm) de (4) ff. et . Veau marbré (cuir martelé), dos à nerfs orné, pièce de titre, tranches rouges (reliure du XVIIe siècle, restaurée). Annotations manuscrites anciennes effacées (XIXe s.) occasionnant des mouillures brunes aux pages de garde, avec légère décharge en haut du titre gravé et décharges plus marquées aux 2 derniers ff. Signature ancienne à l'encre au titre (Boursier?). Qqs lég. salissures au titre. Feuillet de titre légt coupé en marge supérieure avec petite atteinte à la gravure sinon bien complet de ses marges ce qui est rare (de format plus grand que le reste de l'ouvrage, il est souvent très réduit par le couteau du relieur). Petite déchirure avec manque en marge inf. du 2e feuillet liminaire. Très petit cerne clair angulaire sur qqs ff. Très légères traces de cire claire f. 146 et en regard. Marginalia ancien à l'encre brune au f. 260. Rares rousseurs ou très lég. salissures par endroits. Très fine galerie de ver en marge des ff. 317 à 333. Qqs rares déchirures marginales (sans atteinte au texte) bien restaurées. Manque angulaire marginal au f. 461. 4 ff. n. ch. et 504 ff. mal chiffrés 496 (pagination anarchique entre les ff. 155 et 170). Cinquième édition, la dernière publiée du vivant de Montaigne, rare et recherchée. Elle renferme les deux premiers livres, abondamment augmentés de 600 additions et le troisième livre en ÉDITION ORIGINALE. Elle est ornée d'un beau titre frontispice gravé à l'eau-forte à décor attribué à un maître de l’École de Fontainebleau (cf. Jean Balsamo et Michel Simonin, ""Abel L’Angelier et Françoise de Louvain (1574-1620)"", Genève, Droz, 2002, p. 126), ici en second état (avec la date ajoutée et la faute ""orand"" corrigée en ""grand""). Bel exemplaire, à belles marges. Bien que le frontispice annonce cette édition comme la cinquième, on ne connaît en fait que trois éditions antérieures (la subsitution de la quatrième édition par la cinquième a peut-être été motivé par le désir de suggérer que le livre se vendait mieux qu'il ne l'était, selon Sayce et Maskell, 4). Cette édition ""donne le premier texte dont Montaigne ait arrêté la rédaction de manière définitive"" (Reinhold Dezeimeris, p. 7-8). ""En 1588, Les Essais font l’objet d’une nouvelle édition, entièrement revue et corrigée, augmentée du troisième Livre. Montaigne devait conserver jusqu’à sa mort un exemplaire de cette édition qu’il surchargera de remarques diverses, réflexions et citations ; Pierre de Brach et Marie de Gournay, la ""fille d’alliance"" de l’auteur, établirent l’édition posthume de 1595 à partir de celui-là. Aux deux premiers Livres, garants du succès originel de Montaigne, vint s’adjoindre, en 1588, une troisième pièce ; l’approche plus rigoureusement personnelle, plus intimiste de celle-ci devait assurer, mieux que tout, la pérennité des Essais"" (Fr. Pottiée-Sperry, En Français dans le texte, n° 73). (Tchemerzine, VIII, 405 ; R. Dezeimeris, Recherche sur la recension du texte posthume des Essais de Montaigne, Bordeaux, 1866, p. 7-8.)