A Yoruba Pair of seated Shrine Figures, "onil... Lot n° 97

Couple de sanctuaires assis, "onile". Yoruba, Nigeria Sans socle / without base Fonte jaune. H ♀ : 40 cm ; ♂ : 42 cm. Provenance : collection privée allemande, Berlin. Détermination de l'âge par thermoluminescence : 210 ans (+/- 20 %). Le bien-être de la communauté yoruba est et a été garanti par le maintien de la tradition, qui vise à une coopération harmonieuse entre les différents groupes sociaux. La confédération ogboni est l'institution socio-religieuse la plus importante, au sein de laquelle les pères et mères fondateurs sont vénérés. Tous les chefs traditionnels (hommes et parfois aussi femmes) font donc partie de la confédération, y compris les dignitaires des cultes religieux locaux, les chefs de district, les fonctionnaires importants de la cour et les chefs militaires. De par le statut social de ses membres, la confédération ogboni n'est pas seulement un groupe religieux responsable du culte des ancêtres royaux et des traditions anciennes, mais aussi une institution très puissante qui participe à l'évaluation de toutes les questions sociales, politiques et légales et qui joue un rôle important dans le réseau complexe du pouvoir et du contrôle du pouvoir en tant que contrepoids au pouvoir sacré du souverain. Littérature complémentaire : Dobbelmann, Theo (1976). La société secrète Ogboni. Berg en Dal : Afrika Museum. ---------------------------------------------------------------------------------- Hans Witte (1928-2006) écrit en 2005, à la demande de la galerie Walu, ce qui suit, entre autres, à propos des figurines Onile : Le terme onile, prononcé onilè, ne fait pas référence à une déesse "propriétaire de la terre", mais à des statues indépendantes en alliage de cuivre, un couple composé d'une figure féminine et d'une figure masculine. Ces figurines sont appelées "propriétaires de la maison" et sont conservées dans l'iledi, la maison de réunion des membres de l'Ogboni. Iledi (ile odi) signifie "maison avec un sanctuaire intérieur". Les statues onile peuvent mesurer entre 10 et 106 centimètres. Elles ont probablement toujours été réalisées en couples mixtes, mais les figures féminines se taillent la part du lion parmi les plus grandes statues. Ces très grandes figures féminines à l'expression agressive et apparemment sans équivalent masculin ont probablement renforcé l'idée que ces statues étaient en relation avec la déesse de la terre Onile, voire qu'elles l'incarnaient. Entre-temps, quelques figures masculines ont été évoquées dans la littérature. Elles renforcent la théorie selon laquelle les statues étaient à l'origine fabriquées par paires. Henry Drewal montre en outre que ces couples pouvaient facilement être séparés à Ijebu au cours des mouvements migratoires. Dans ce cas, le groupe migrant qui voulait fonder une nouvelle colonie recevait l'une des statues comme signe de filiation. Lors de la construction d'une nouvelle maison Oshugbo ou Ogboni, la maison fondatrice doit faire don d'une paire de grandes ou petites figurines Onile, qui portent déjà en elles les forces sacrificielles accumulées. Ces deux statues constituent la base spirituelle de la nouvelle maison. Elles garantissent que les forces de la terre et la tradition veillent sur les serments de secret et de justice que les membres Ogboni prononcent devant la terre en tant que témoins. Les figurines onile sont conservées dans le Saint des Saints de la maison Ogboni. Selon Drewal, des rites complexes sont effectués pour les remplir de pouvoir spirituel. Pour ce faire, les figurines sont traitées avec des substances si puissantes que leur vue pourrait signifier la cécité, voire la mort. Dans certaines circonstances, seuls l'Olurin et l'Apena peuvent pénétrer dans l'intérieur sombre du sanctuaire (odi), mais même eux doivent se couvrir les yeux lorsqu'ils s'approchent des oniles ; ils font leurs offrandes, versent le sang sur les figurines et l'étalent autour de leurs yeux avant de jeter un coup d'œil au couple de figurines. CHF 2 000 / 4 000 EUR 2 000 / 4 000