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Lot n° 106

ROUSSEAU (Jean-Jacques). Brouillon autographe...

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ROUSSEAU (Jean-Jacques). Brouillon autographe d'une partie de lettre A VOLTAIRE. [Montmorency, 18 août 1756]. 2 1/2 pp. in-16 oblong (7,5 x 12,5 cm). POLEMIQUE AVEC VOLTAIRE SUR LA PROVIDENCE. IMPORTANT PASSAGE DE SA CÉLÈBRE « LETTRE SUR LA PROVIDENCE » SUSCITÉE PAR LA LECTURE DU POÈME SUR LE DÉSASTRE DE LISBONNE DE VOLTAIRE. Si ce dernier y critique le « tout est bien » des philosophies de Leibniz et de Pope en arguant de la présence du mal sur Terre, Rousseau, quant à lui, défend l'idée de Providence, et voit dans la catastrophe de Lisbonne, intervenue en 1755, la conséquence de choix humains (une implantation dense en bord de mer). Parmi ses arguments, il critique la foi de Voltaire en la science, en soulignant les limites de l'esprit humain, et fait remarquer que le bien du tout doit sans doute importer plus à Dieu que celui des individus. On retrouve ces idées dans les ajouts du présent papillon : - « L'horreur du vuide n'a-t-elle pas longtems expliqué la pluspart des effets qu'on a depuis attribués à l'action de l'air. D'autres expériences ont enfin détruit l'horreur du vuide et le vuide même ; on l'a rétabli sur de nouveaux calculs. Qui me répondra qu'un sistème encore plus exact ne le détruira pas derechef ». - « Je crois, j'espère valoir mieux aux yeux de Dieu que la terre d'une planète, mais si les planètes sont habitées comme il est probable, pourquoi vaudrois-je mieux à ses yeux que tous les habitans de Saturne. On a beau tourner ces idées en ridicule, il est certain que toutes les analogies sont pour cette population et il n'y a que l'orgueil humain qui soit contre. Or cette population supposée, la conservation de l'univers semble avoir pour Dieu même une moralité qui se multiplie par le nombre des mondes habités » Voltaire argua de sa mauvaise santé pour éviter de répondre sur le fond à cette attaque de Rousseau, la lettre qu'il lui adressa le 12 septembre 1756 n'adressant qu'un aimable accusé de réception. petite fille de Paul Moultou, Apostille autographe signée d'Amélie Streckeisen-Moultou certifiant « que ces quelques lignes ont été écrites par J. J. Rousseau ». Il s'agit de l'arrière-petite-fille de Paul Moultou (1731-1787), pasteur protestant né à Genève d'une famille de Montpellier, proche de Jean-Jacques Rousseau, des Necker et de Voltaire. Paul Moultou qui reçut une partie des manuscrits de Jean-Jacques Rousseau, dont ceux du Contrat social, de la Profession de foi du vicaire savoyard, ou celui des Confessions qu'il édita pour la première fois. Amélie Streckeisen-Moultou (1797-1882), quant à elle, fit don de l'immense majorité de ce fonds à la bibliothèque de Genève.

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