BUSSY-RABUTIN (Roger de). Manuscrit écrit en... Lot 11

[BUSSY-RABUTIN (Roger de)]. Manuscrit écrit en français mais avec les lettres de l'alphabet grec, intitulé « Λεσ Αμουρσ δυ Παλαισ Ρουαλ » [soit : Les Amours du Palais-Royal]. Dernier quart du XVIIe siècle. In-16, (6)-122 ff., maroquin fauve, dos à nerfs muet cloisonné et fleuronné, triple filet doré encadrant les plats avec chiffre « MP » doré au centre, coupes ornées, tranches dorées ; coins usagés (reliure de l'époque). UN MANUSCRIT EN FRANÇAIS CRYPTÉ EN LETTRES GRECQUES, dont seule la préface est véritablement dans la langue grecque. UN PAMPHLET SUR LES AMOURS DE LOUIS XIV ET DE MME DE LA VALLIÈRE, ÉCRIT POUR NUIRE À BUSSY-RABUTIN. Celui-ci avait composé une Histoire amoureuse des Gaules sur la Cour de Louis XIV, dont des copies manuscrites commencèrent à circuler à partir de 1663 - une édition en fut imprimée en 1665, probablement à Liège, ce qui valut à Roger de Bussy-Rabutin un embastillement. Plusieurs textes furent alors lancés, présentés comme des suites de l'Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin, parmi lesquels le premier et le plus célèbre, Histoire du Palais-Royal, paru en Hollande en 1667, est probablement de l'invention de Gatien de Courtilz de Sandras. Il s'agissait probablement là d'une édition faite à l'instigation du prince de Condé qui n'avait pas dût apprécier le portrait qu'avait brossé de lui son ancien lieutenant dans l'Histoire amoureuse des Gaules, et souhaitait lui nuire en lui attribuant une satire contre le roi et sa favorite. Le texte serait intégré en 1688 dans le recueil La France galante. Le volume s'achève ici sur un poème ajouté dont le début livre en acrostiche le nom de René Moron de La Blanchetière, qu'il est tentant de rapprocher du chiffre doré sur les plats dont une lecture grecque correspondrait aux initiales de René Moron ou de Moron de La Rochetière. Un René Moron de La Rochetière a bien existé, huissier ordinaire de Monsieur frère du roi, qui fut condamné pour pratiques alchimiques et fausse-monnaie, embastillé par lettre de cachet en avril 1689, puis transféré en 1691 à la citadelle de Besançon. Provenance : trace d'ex-libris gravé sur cuivre armorié ancien sur une des gardes supérieures ; bibliothèque des comtes Henry et François Chandon de Briailles (vignettes ex-libris au verso de la première garde supérieure.