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Lot n° 709

Pierre-Auguste Renoir

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Pierre-Auguste Renoir - Portrait de Jeune Fille (Brune). Huile sur toile. (env. 1909-1912). Env. 22 x 20 cm. Signé en haut à droite. - Œuvre tardive, réalisée dans le sud de la France à Cagnes-sur-Mer - Représente probablement Gabrielle Renard, le modèle préféré de Renoir après 1900 - Portrait intime, symbole de l'idéal féminin de Renoir "Je ne savais pas encore marcher que j'aimais déjà les femmes". Pierre-Auguste Renoir Pierre-Auguste Renoir, l'un des artistes les plus populaires de France, aimait les femmes. Pour lui, elles incarnaient l'art par excellence. Les portraits féminins constituent par conséquent une part importante de l'œuvre de l'artiste impressionniste. Il capture avec tendresse une féminité douce et lumineuse dans des tons pastels. Vers la fin du 19e siècle, ses modèles perdent de plus en plus leurs traits individuels et leur corporéité. À partir de 1900, les figures féminines de Renoir présentent un type de beauté féminine sans caractéristiques particulières, que l'artiste préfère. Dans de nombreuses peintures tardives, il est donc difficile de déterminer avec certitude le modèle. Il est très probable que notre portrait soit celui de Gabrielle Renard. Elle arrive à Paris en 1894, à l'âge de quinze ans, en provenance d'un petit village, pour travailler comme aide ménagère et nounou pour la famille Renoir. Elle restera plus de vingt ans dans la famille. Avec son milieu simple, rural et peu instruit, Gabrielle incarne le souhait de Renoir de la femme idéale : "Je les préfère quand elles ne savent pas lire et qu'elles essuient les fesses de leurs petits de leurs propres mains", dit-il sans ambages. Gabrielle devient son modèle de prédilection dans plus de deux cents tableaux, que ce soit en Vénus soucieuse, dans des poses érotiques ou en portrait de femme générique. Lorsque Renoir, à la recherche d'un climat doux pour soulager son arthrite, s'installe à Cagnes-sur-Mer en 1907, Gabrielle accompagne les Renoir et devient en quelque sorte un membre de la famille. Dans le présent tableau, le modèle baisse les yeux - ou les a-t-elle fermés dans un moment de contemplation et de pause ? L'absence de relation visuelle avec le spectateur invite à étudier attentivement la réalisation picturale. Ainsi, l'œil s'attarde sur les reflets de la lumière, l'éclat violet des cheveux sombres, les taches blanches sur les pommettes, les coups de pinceau clairs autour du nez et de la bouche. Plastiquement, l'épaule gauche de la femme s'avance vers le premier plan et sort de l'image vers le spectateur. Grâce au cadrage serré, nous avons l'impression d'être proches du modèle, de pouvoir regarder par-dessus son épaule. Renoir était un maître de ces scènes féminines intimes. Grâce à celles-ci, selon l'idée de l'artiste, l'homme peut participer à l'ordre féminin et naturel de l'instinct, du sentiment et de l'intuition. Une expertise a été demandée au Wildenstein Plattner Institut. Elle n'était pas encore disponible au moment de mettre sous presse. Selon Sotheby's, l'œuvre devait être incluse en 1989 dans le catalogue raisonné prévu par François Daulte (n° III, Figures 1906-1919). Provenance : Galerie Drouant-David, Paris 1949 ; collection privée, Belgique ; Sotheby's, Londres 5.4.1989, lot 107 ; collection privée, Monaco. Taxation : Impôt sur la différence plus 7 % de TVA : Margin Scheme (non EU)

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