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Lot n° 3

BERNARD, Charles de. Un beau-père. I -III, Paris...

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BERNARD, Charles de. Un beau-père. I [-III], Paris : Pétion, 1845. 3 tomes en 3 volumes in-8 de [2], 342, [2] p. (tome I) ; [2], 361, [3] p. (tome II) ; [2], 327, [1] p. (tome III). Demi-cuir de Russie vert, dos long, doubles filets et titre dorés, filet d’encadrement doré sur les plats (reliure de l’époque). Coiffes légèrement frottées, coins usés avec petits manques de cuir, bel exemplaire par ailleurs. BELLE PROVENANCE : de la bibliothèque du prince de Dietrichstein, avec sa signature en page de garde. Moritz-Joseph-Johann, prince von Dietrichstein (1775-1864), fut gouverneur et précepteur de l’Aiglon. Il prit par la suite la direction des théâtres et de la musique de la Cour impériale autrichienne et fut nommé préfet de la Bibliothèque impériale). Né à Besançon, proche de Balzac, Charles de Bernard connut une grande popularité dans les années 1840. Il fait ses études au collège de Besançon, puis à Dijon. Il rédige en 1830 une série d'articles légitimistes pour La Gazette de Franche-Comté. En 1831, il publie dans la Gazette une critique élogieuse de « La Peau de chagrin », qui lui vaut une lettre de remerciements de Balzac. Sollicité par celui-ci, il se rend alors à Paris, où il fréquente le cénacle de Charles Nodier. En 1832, il publie un volume de poésies élégiaques qui ne rencontre aucun succès. Déçu, il se retire à Besançon (Cf. préface de Jules Claretie à l'édition en langue anglaise de Gerfaut, parue en 1910). Balzac lui rend visite à Besançon en 1833 et le persuade de retourner à Paris. Jules Claretie, qui apprécie ses portraits, empreints de réalisme et de naturel, et loue son style énergique et limpide, à la fois élégant et cultivé, le juge même supérieur à son mentor. En 1838, son roman Gerfaut, considéré comme son chef-d'œuvre, est couronné par l'Académie française. Il est traduit en anglais et admiré tant aux États-Unis qu'en Grande-Bretagne, où William Makepeace Thackeray se félicite que Charles de Bernard épargne à ses lecteurs les « horreurs » et les « monstruosités » sur lesquelles ils risquent de tomber en lisant Balzac ou Victor Hugo (cf. Thackeray, William Makepeace. The Paris Sketch Book, On Some French Fashionable Novels, 1840). Atteint d'une maladie du larynx, qui finit par lui rendre toute déglutition impossible, Charles de Bernard meurt d'inanition à l'âge de 46 ans. En 1878 Henry James juge que « comme romancier français de second rang, il mérite qu'on lui réserve un petit coin confortable, car s'il ne vaut pas spécialement la peine d'être étudié, il vous laisse du moins une impression fort sympathique si jamais vous le croisez en chemin. »

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