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Lot n° 50

MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)

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MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992) Tempête, 1957 Huile sur toile Signée et datée '57' en bas à droite Oil on canvas; signed and dated '57' lower right 46 x 55 CM - 18 1/8 x 21 5/8 in. PROVENANCE Galerie Pierre, Paris Collection privée, France BIBLIOGRAPHIE Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Éditions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit sous le n° 1513 p. 301 Tempête est un bel exemple des recherches de Vieira Da Silva sur la représentation de l’espace, entre construction architecturale et abstraction. Cette toile a été réalisée en 1957, tout juste un an avant que le Kestner-Gesellschaft de Hanovre ne tienne sa première exposition rétrospective, présentée ensuite au Kunstverein de Brême et au Kunst- und Museumsverein à Wuppertal, et qu’elle n’obtienne une mention au Prix annuel du Guggenheim Museum. Si jusqu’aux années cinquante, Vieira utilisait la perspective pour définir des intérieurs, elle lui sert aussi à qualifier dès le début de cette décennie des espaces extérieurs. Avec une palette restreinte et des couleurs apparemment froides, les dégradés de bleus et la gamme des gris donnent à la peinture son aspect vibratile et dense tout autant qu’ils offrent au spectateur un sentiment de mouvement. Un réseau de lignes sombres, dont certaines s’étendent latéralement, et la multiplication des points de fuite entraînent une ouverture du champ de vision. D’apparence indisciplinée, tout comme le titre le suggère, la composition n’est cependant pas détournée de toute contrainte structurale. Michel Seuphor avait très tôt formulé : "La beauté de l’œuvre est précisément cette puissance canalisée, cet éclatement vu au ralenti en quelque sorte. Une discipline sévère, que cache le jeu léger, l’apparente improvisation des lignes et des couleurs, décide du moindre trait de pinceau qui jamais n’est dépassé par le tempérament. Ou plutôt, ce tempérament, chez Vieira da Silva, est tempérance, ordre, orchestration. Ce qui surprend, c’est que cette règle, cet art si fermement tenu en bride, permette en même temps une expression aussi intense, médiumnique, du monde intérieur. Rigueur et liberté font ici un exaltant mariage. L'art d’un Mondrian était pur style, celui de Van Gogh pur cri. Chez Vieira da Silva, le style et le cri sont simultanés dans chaque peinture, étroitement enchevêtrés dans chaque moment de peinture." (in Introduction, Vieira da Silva, Paris, cat. exp. Galerie Pierre, 1949). Tempête is a wonderful example of Vieira da Silva's investigation into the representation of space, between architectural construction and abstraction. This painting was executed in 1957, just a year before the Kestner-Gesellschaft of Hanover held her first retrospective exhibition, later presented at the Kunstverein in Bremen and at the Kunst- und Museumsverein from Wuppertal, and that she was mentioned for the Guggenheim International Award. Until the 1950s, Vieira used perspective to define interiors. From the beginning of this decade, it also served her to qualify exterior spaces. With a limited palette and the seemingly cool colors, the different shades of blue and the variation of greys give the painting its vibrant and dense aspect, as well as a feeling of movement for the viewer. A network of dark lines, some of which extend laterally, and vanishing points that multiply lead to a widening of the visual field. Of undisciplined appearance, just as the title suggests, the composition is nonetheless imbued with structural constraint. Very early on, Michel Seuphor formulated : "The beauty of the work is precisely this channeled power, this burst seen in a sort of slow motion. A severe discipline, hidden by the light play, the apparent improvisation of lines and colors, determines the slightest brush stroke which is never exceeded by temperament. Or rather, this temperament, in Vieira da Silva’s work, is temperance, order, orchestration. What is surprising is that this rule, this art so firmly reined, allows at the same time such an intense, mediumistic expression of the inner world. Rigor and freedom make an exhilarating marriage here. The art of a Mondrian was pure style, that of Van Gogh pure cry. With Vieira da Silva, style and cry are simultaneous in each painting, tightly entangled in every moment of painting." (quoted in Vieira da Silva, Introduction, exh. cat. Galerie Pierre, Paris, 1949).

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