Gazette Drouot logo print
Lot n° 651

VOLTAIRE: (1694-1778)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

VOLTAIRE : (1694-1778) Écrivain et philosophe français du siècle des Lumières. Voltaire est un pseudonyme, son nom étant François-Marie Arouet. Voltaire est connu pour ses attaques contre l'Église catholique, et son plaidoyer en faveur de la liberté de religion et d'expression, et de la séparation de l'Église et de l'État. Une très rare lettre signée par Voltaire avec un contenu exceptionnel. L.S., `V', ajoutant également `Potsdam , 4th novembre'de sa main, trois pages, 4to, Potsdam, 4th November, n.y. [1752], à Mr Formey, en français. Voltaire commence sa lettre en défendant librement ses idées de manière ironique et en ridiculisant les théories de son correspondant, en déclarant notamment : "En vérité, monsieur, je ne vous croyais pas Suisse. Un illustre théologien de Bâle écrit que milord Bolingbroke a eu la chaude pisse et de là il tire la conséquence évidente que Moïse est l'auteur du Pentateuque. On prétend que de bonnes lois et de bonnes troupes ne valent rien, si l'on n'a pas une foi vive pour les dogmes de Zwingleet d'Ecolampade. Or, comme Titus, Marc-Aurèle, Trajan, Nerva, Julien, etc... avaient le malheur horrible de ne pas croire plus à Zwingle qu'au pape, et que cependant tout allait assez bien de leur temps...' (Traduction : " Pour être juste, Monsieur, je ne croyais pas que vous étiez suisse. Un illustre théologien de Bâle écrit que Lord Bolingbroke avait une chaude pisse et qu'il en tire la conclusion évidente que Moïse est l'auteur du Pentateuque. On dit que les bonnes lois et les bonnes troupes ne valent rien si l'on n'a pas une foi vive dans les dogmes de Zwingle et d'Ecolampadius. Or, comme Titus, Marc-Aurèle, Trajan, Nerva, Julien, etc. ont eu l'horrible malheur de ne pas croire plus à Zwingle qu'au Pape, et que pourtant tout allait très bien de leur temps...") Voltaire poursuit son attaque féroce enveloppée de belles formes littéraires mais avec des mots grossiers et des symboles moqueurs, en disant : "Le chapelain de milord Chesterfield a pris en bon chrétien la cause de milord Bolingbroke, il l'a défendue dans une lettre pieuse et modeste. La traduction est parvenue ici avec la permission des supérieurs. Le roi a beaucoup ri : faites-en de même. Il paye bien les docteurs et se moque des disputes théologiques, métaphysiques, phoronomiques et dynamiques. Soyez très tranquille, vivez gaiement de l'Evangile et de la philosophie, et laissez les profanes douter de la chronologie de Moïse... essayez de vous mettre de grandes épingles dans le cul... ou plutôt faites-vous embaumer tout vivant, afin de n'attraper que dans sept ou huit cents ans ce point de maturité qui est la mort...' ("Traduction : " Le chapelain de milord Chesterfield a pris en bon chrétien la cause de milord Bolingbroke, il l'a défendue dans une lettre pieuse et modeste. La traduction est arrivée ici avec la permission des supérieurs. Le roi a beaucoup ri : faites-en autant. Il paie bien les médecins et se moque des disputes théologiques, métaphysiques, phoronomiques et dynamiques. Soyez bien tranquille, vivez gaiement de l'Évangile et de la philosophie, et laissez les profanes douter sur la chronologie de Moïse... essayez de vous mettre de grosses épingles dans le cul... ou plutôt faites-vous embaumer de votre vivant, pour ne rattraper que dans sept ou huit cents ans ce point de maturité qu'est la mort..."). Une longue lettre de Voltaire de très bon contenu qui, avant de conclure, envoie deux belles et sages déclarations : "Croyez-moi , ne mettez aux choses que leur prix, et ne prenez point de grosses balances pour peser des toiles d'araignées" (Traduction : " Croyez-moi, ne mettez aux choses que leur prix, et ne prenez pas de grosses balances pour peser des toiles d'araignées"), et "Il y a mille occasions où un vaudeville vaut mieux qu'une lamentation de Jérémie" (Traduction : "Il y a mille occasions où un vaudeville vaut mieux qu'une lamentation de Jérémie") Petites usures d'âge minimes dans l'ensemble, avec une petite déchirure au bord inférieur, autrement G. Johann Heinrich Samuel Formey (1711-1797) Homme d'église, éducateur et auteur allemand. Membre fondateur de l'Académie de Berlin, il a popularisé les idées scientifiques et philosophiques en français et a contribué à l'Encyclopédie de Diderot. Bien que Formey ait combattu les idées des philosophes, il a entretenu pendant un certain temps une relation épistolaire avec Voltaire, qui a publié plusieurs articles dans le journal de Formey, L'Abeille du Parnasse . Formey est surtout connu pour son ouvrage Anti-Emile, qui réfute point par point les idées de Rousseau sur l'éducation. Voltaire et Formey ne tardèrent pas à se brouiller, ce que l'on peut déduire de la lecture de cette lettre. La discussion de la présente lettre vient de la publication de la traduction de Bolingbroke des Lettres sur l'Histoire qui mettait en cause les idées de Rousseau sur l'éducation.

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente