Ary SCHEFFER (1795-1858), atelier de
Saint Augustin... Lot 50
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Ary SCHEFFER (1795-1858), atelier de
Saint Augustin et sainte Monique (d’après la première version de 1844-1845).
Huile sur toile (accidents, déchirures).
H. : 61 cm
L. : 50 cm.
Historique :
En 1844-1845, Scheffer s'inspire d'un chapitre des Confessions de saint Augustin (Livre IX,
chapitre X : Colloquium cum matre de regno coelorum), dans lequel le Saint se souvient avec
émotion d'une conversation spirituelle quasi-extatique avec sa mère, peu avant la mort de
cette dernière : « Nous étions seuls, conversant avec une ineffable douceur et dans l’oubli du
passé, dévorant l’horizon de l’avenir, nous cherchions entre nous, en présence de la vérité que
vous êtes, quelle sera pour les saints cette vie éternelle que l’oeil n’a pas vue, que l’oreille n’a
pas entendue, et où n’atteint pas le coeur de l’homme. »
Pour le visage de sainte Monique, le peintre choisit comme modèle sa propre mère, la peintre
Cornelia Lamme (1769-1839), disparue quelques années auparavant. Ce détail causa une vive
sympathie du public qui découvrit l'oeuvre exposée au Salon de 1846. Scheffer exposait
plus depuis six éditions. En 1846, il présente sept oeuvres, sorte de retour spectaculaire qui
sera abondamment commenté. Son saint Augustin et sainte Monique est salué par
Chateaubriand, Madame Récamier, Krasinski. Arsène Houssaye y voit « un chef d’oeuvre ».
Le journal romantique L'Artiste le décrit comme le tableau « le plus religieux » du Salon. Le critique Thoré écrit que Scheffer « seul, a le privilège d'une admiration universelle » du
public. Pourtant, quelques rudes persiflages (notamment du jeune Baudelaire) atteindront le
peintre qui, déçu et attristé, ne reviendra plus au Salon.
Acquis immédiatement par la reine Marie-Amélie, le saint Augustin et sainte Monique
figurera en bonne place dans la chapelle du lieu d'exil britannique de la famille royale, à
Claremont House. Transmise dans la descendance de Marie-Amélie jusqu'en 1973, l'oeuvre
est toujours aujourd'hui en collection privée.
En 1854, Scheffer réalise une seconde version, avec quelques variantes, et en prenant comme
modèle féminin une saloniste et philanthrope londonienne, Mrs Robert Hollond (Londres,
The National Gallery, inv. NG1170). C'est surtout cette seconde version, dont une copie
d'atelier se trouve au Louvre depuis 1885 (inv. RF 2411) qui est l'objet de nombreuses
répliques. Notre oeuvre, elle, semble la seule copie connue, en réduction, de la première
version de 1844-1845.
Expert : Maxime CHARRON
Fiche réalisée avec M. Pierre-Antoine MARTENET, expert en tableaux anciens (0608172849
- pam@quirinal.fr).
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