BELLMER (Hans). Lettre autographe signée à une dame. S.l., 9 septembre 1949. 1 p. 3/4 in-8.
« Je suis confus de vouloir vous adresser par ce mot un vrai appel S.O.S. !
PAUL ÉLUARD, ENTREVOYANT L'EXTREME MISERE DANS LAQUELLE JE VIS, m'avait demandé, avant son départ, de lui téléphoner. – Si je l'ai bien compris, il m'a fait sous-entendre que VOUS SERIEZ PEUT-ETRE ASSEZ AIMABLE DE REGLER UNE PARTIE OU LE TOUT DU RESTANT DE VOTRE PORTRAIT (QUI MALHEUREUSEMENT N'EST PAS ENCORE TOUT A FAIT TERMINE). Il se pourrait que j'ai mal compris. Mes angoisses permanentes ont prises ce matin une forme particulièrement concrète : je viens de recevoir une convocation de la police, suite d'une plainte (par mon ex-épouse) pour abandon de famille : malgré des efforts désespérés, il m'a été impossible de trouver les 4000 frs de pension alimentaire pour le mois d'août. Si je n'arrive pas à payer cette somme immédiatement, je passe en correctionnelle et en prison. Rien ne m'autorise de vous adresser cet appel au secours. Mais je n'entrevois aucune possibilité d'espoir ! Si cela vous était pratiquement possible de me donner 4 ou 5000 frs – de me prévenir par pneumatique que je vienne les prendre chez vous, je respirerai comme un presqu'étranglé. Pardonnez-moi ce mot : agréez, chère Madame, mes amitiés respectueuses... »
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