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Lot n° 32

École espagnole ; début du XVIIe siècle. "Prière...

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École espagnole ; début du XVIIe siècle. "Prière dans le jardin". Huile sur toile. Redessiné. Mesures : 118 x 49 cm. Huile sur toile dans laquelle est représenté un thème de dévotion. Il s'agit de la représentation de Jésus au Jardin des Oliviers au moment où l'ange le réconforte, tandis que ses disciples Pierre, Jean et Jacques dorment à ses côtés (Matthieu : ch. 26 v. 37 ; Marc : ch. 14 v. 33). Les Évangiles racontent que Jésus, en proie à une étrange tristesse, va prier sur le mont des Oliviers, où les apôtres le suivent. Une fois sur place, Jésus se retire sur le côté pour prier, le moment de la crucifixion lui devenant présent. Cet épisode marque donc le début de la Passion sanglante dans l'âme du Christ. Les apôtres tombent dans un profond sommeil, et un ange apparaît à Jésus pour le réconforter. En fait, cet épisode fait allusion à la plus grande tentation de la vie de Jésus, la dernière de toutes : connaissant son destin, il peut soit fuir ses ennemis, soit continuer à remplir sa mission divine, au péril de sa vie. (Luc : 22, 39-46). Il raconte comment Jésus s'est agenouillé et a prié, disant : "Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse". Alors un ange du ciel lui apparut et le réconforta. Et dans l'agonie, il persista dans sa prière. Sa sueur devint comme d'épaisses gouttes de sang tombant sur le sol. Se relevant de la prière, il vint vers les disciples et les trouva endormis de tristesse ; il leur dit : "Comment se fait-il que vous dormiez ? Levez-vous et priez afin de ne pas entrer en tentation". Ses caractéristiques formelles nous permettent d'identifier cette œuvre comme étant celle d'un membre de l'atelier de Luis Tristán (Tolède ?, 1580/85 - Tolède, 1624), l'un des représentants les plus remarquables de l'école de Tolède du début du XVIIe siècle. Disciple d'El Greco et de Ribera en Italie, il revient définitivement à Tolède en 1613. Son style, grâce à l'hétérogénéité de sa formation, est très varié, presque contradictoire par moments. La forte influence du Greco restera toujours dans son œuvre, notamment dans l'allongement et l'instabilité expressive de ses figures, mais sa connaissance directe du caravagisme de Rome, précisément à son apogée, se traduit par un naturalisme particulièrement évident dans certaines de ses œuvres. Tristan semble pencher vers l'un ou l'autre style à des moments précis, soit par sa propre décision, soit à la demande de sa clientèle. L'étude des compositions vénitiennes est également évidente dans son langage, bien que l'influence la plus nette sur son travail soit déterminée par les peintures que Juan Bautista Maíno a laissées à Tolède, en particulier le "Portrait des quatre orientaux" de l'église de San Pedro Mártir, qui combine le naturalisme romain avec des couleurs somptueuses. Tout cela se reflète dans des œuvres telles que le décor que Tristán a peint en 1616 pour l'église paroissiale de Yepes. Il est actuellement représenté au musée du Prado, au musée El Greco de Tolède, au Louvre de Paris, au Louvre de Cambridge, à la Pollock House de Glasgow, aux musées des Beaux-Arts de Budapest, Caracas, Bucarest et Séville, à la cathédrale de Tolède et dans d'autres églises de la région, au musée Santa Cruz et au palais archiépiscopal de Tolède, au palais royal de Madrid et dans d'autres collections et musées.

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