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Lot n° 25

Gabriel Léon Detroy (Chinon, 1859 – Saint-Germain-d’Arcé,...

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Gabriel Léon Detroy (Chinon, 1859 – Saint-Germain-d’Arcé, 1955) Matin sur la Creuse, circa 1890-1900 Huile sur toile, signée en bas à droite 73 x 100 cm Empiècement au dos de la toile lié à une restauration ancienne Provenance : Collection particulière, Issy (92) puis par descendance Expert : Virginie Journiac, agréée CECOA, FNEPSA et CEDEA C’est à une promenade des plus chatoyantes et intimistes que nous convie Léon Detroy dans ce paysage creusois. L’utilisation de la touche divisionniste et des couleurs complémentaires font littéralement vibrer la toile. Le bruissement des feuillages et le clapotis des canards sur le plan d’eau sont quasiment audibles. Les troncs d’arbres ponctuent, telles des barres de mesure sur une partition musicale, le paysage lacustre empreint d’une sérénité que rien ne vient troubler. Tel qu’au théâtre, le premier plan ombragé ouvre vers un second plan lumineux où les feuillages de la rive opposée se reflètent dans l’eau. Une petit bâtisse blanche rappelle que l’humain cohabite avec cette nature épargnée. Le délicatesse des tonalités – notamment les dégradés de violet et de vert ponctués de jaune-orangé – n’est pas sans rappeler le travail de Claude Monet. Durant le printemps 1889, Detroy a d’ailleurs côtoyé son confrère peintre venu travailler à Fresselines qui, avec Gargilesse et Crozant, sont trois foyers artistiques de la région. Toutefois, par sa technique divisionniste appuyée, il se rapproche beaucoup d’Armand Guillaumin qui a contribué à faire de Crozant (où ce dernier habite à partir de 1893) l’un des centres de la création plastique contemporaine. L’amitié entre Detroy et Guillaumin a débuté en 1892 sur la côte varoise, du côté d’Agay où ils séjournaient. Au tournant du siècle, les œuvres de Detroy figurent au Salon des Indépendants (1904-1905) ainsi qu’au Salon d’automne (1904). Pour la première fois, son travail passe de la discrétion à la lumière : les critiques d’art Roger Marx, Louis Vauxcelles et Arsène Alexandre sont élogieux. Peintre voyageur, il se déplace beaucoup en Italie (Sicile, côte amalfitaine, Venise), en Belgique (Bruges), dans la région parisienne (Versailles), en Normandie ainsi que sur la Riviera mais, à partir de 1910, la vallée de la Creuse sera son « port » d’attache exclusif. Léon Detroy laissera à son décès près de trois mille œuvres, dont des centaines de la Creuse exécutées de 1890 à 1940. Notre tableau est à rapprocher d’un Paysage de la Creuse, huile sur toile, signée en bas à droite, 60 x 73 cm (Vente Dumousset, Drouot-Richelieu, 23 juin 1986, lot n° 34) : la technique divisionniste y est identique avec ce cadrage si particulier sur les troncs d’arbres et le jeu de reflets sur le plan d’eau. Ce cadrage audacieux se retrouve aussi dans les œuvres produites dans le sud de la France mais avec une technique qui a évolué : la touche y est plus fluide, moins méthodiquement divisionniste : Bord de Méditerranée, huile sur toile, signée en bas à droite, 49 x 65 cm (Vente Conan, Lyon, 24 mai 2012, lot n° 91). Virginie Journiac, Experte agréée CECOA, FNEPSA et CEDEA

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