4. ALESSANDRO ALLORI (Florence 1535-1607) (atelier de)
ANNONCIATION
Panneau de dévotion
Peinture à l’huile sur panneau de bois et rehauts d'or entouré d’un cadre ancien en bois sculpté peint en noir
H. 70cm ; L. 34cm
ETAT
Panneau constitué de deux planches au fil horizontal de 22cm et 32cm de haut, assemblées à joints
vifs et maintenues au revers par deux tasseaux modernes placés à contre-fil sur les bords. Surface
picturale : Usures, soulèvements et restaurations, principalement sur le vêtement de l’ange et au
niveau de la jointure des deux planches. Une autre petite fente au-dessus. Accident visible sur le
coffre.
INSCRIPTIONS
Sur le livre ouvert posé sur le coffre, en lettres classiques peintes en noir : ECCE VIRGO CONCIPIES ET
PARIES FILIUS (Luc, I, 31) Sur l’arrière plan, en lettres classiques dorées et placées à l’envers : ECCE
ANCILA D(omi)NI (Luc, I, 38)
A gauche dans la salle close de la maison de la Vierge, apparaît l’ange Gabriel vêtu d’une robe rose
et d’un manteau vert, les ailes déployées, agenouillé sur un halo nuageux rayonnant de lumière
dorée. A droite, la Vierge vêtue d’une robe rose et d’un manteau bleu est assise sur un siège à haut
dossier, devant un tapis d’orient, accueillant avec soumission le messager et la colombe du Saint
Esprit. Son livre de prières ouvert, avec l’inscription repose sur un coussin rose placé sur le coffre
séparant les deux saints personnages.
Cette image de dévotion reprend quasi à la lettre celle diffusée au XVIe siècle à Florence par l’élève
de Bronzino, Alessandro Allori et son atelier. Elle représente l’Annonciation, et reprend l’exemple
signé de cet artiste, conservé au Dôme de Milan, commande de Francesco I destinée au cardinal
Federico Borromeo en 1580. (cf. S. Lecchini Giovannoni « Alessandro Allori » Turin 1991, n°75, p. 251-
252, fig. 172).
Il s’agit, plus particulièrement, de la reprise de la fresque peinte au XIVe siècle par un artiste
anonyme et conservée dans l’église de la Santissima Annunziata à Florence. Selon la croyance
populaire, le moine qui avait commencé la fresque, fut plongé dans un profond sommeil laissant
inachevée l’œuvre qui fut terminée miraculeusement par l’intervention d’un ange. De multiples
copies virent le jour aux XIVe, XVe siècles et Allori et son atelier contribuèrent à la diffuser largement
au XVIe.
Reproduisant l’image profondément vénérée, l’auteur de notre panneau montre une grande finesse
d’exécution et répond totalement aux principes artistiques de l’époque maniériste, par l’élégance
des formes et l’utilisation d’une palette « cangiante » créant une vibration colorée et lumineuse d’un
subtil raffinement et préciosité. Il s’en démarque cependant par un certain statisme. La Vierge est en
tout point conforme au modèle d’Allori, son visage comme celui de l’ange ont une délicate carnation claire, témoins de la qualité picturale de l’artiste auteur de cette image encore anonyme, mais
certainement attaché à l’atelier d’Allori.
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