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Lot n° 3008

GIOVANNI MARIA BUTTERI (1540 Florence 1606) Allégorie...

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GIOVANNI MARIA BUTTERI (1540 Florence 1606) Allégorie de la patience. Huile sur bois. 145,3 × 71 cm. Provenance : - Possiblement la collection Francesco I. de Medici (1541-1587), Florence. - Possible collection Cardinal Silvio Valenti Gonzaga (1690-1756), Rome. - Collection Dr. Armando Buresti, Florence (étiquette au verso). - Kunsthandel Matthiesen Fine Art Ltd, Londres, 1980. - Collection privée européenne. Cette figure presque grandeur nature représente une jeune femme aux seins nus, dont le corps transparaît à travers un voile de mousseline. Ses cheveux sont retenus par des rubans, des fils de perles noires et une sorte de diadème, qui rappellent avec une grande liberté une coiffe antique. Le même goût antique caractérise les bijoux qui encadrent ses épaules, compriment ses seins et soutiennent un médaillon dans lequel apparaît, sur un fond noir, un personnage armé d'un arc (Diane ?). La jeune femme, saisie dans une pose au galbe élégant (inspirée de la Grotticella-Venus de Giambologna (1529-1608)), dirige son regard vers une pousse qui jaillit du tronc desséché d'un olivier et qu'elle effleure d'une main. Il s'agit de l'un des symboles de la famille Médicis, ce qui confirme l'origine florentine du tableau. De l'autre main, elle tient un disque étoilé entouré de la figure mythique de l'ourobouros, le serpent qui se mord la queue, représentant le dieu du temps, Cronos, qui est en train de dévorer l'un de ses enfants. Le caractère cyclique du temps est rappelé par le soleil qui apparaît à l'arrière-plan à droite dans un ciel nuageux et qui est parcouru par Apollon dans son char. Le pied gauche de la femme est attaché à un rocher par une chaîne sur laquelle dégouline un fin jet d'eau. Cet ensemble de symboles, dont les sources littéraires sont classiques, correspond en grande partie à ceux que Giorgio Vasari (1511-1574) recommanda à son ami Bernadetto Minerbetti (1507-1574), évêque d'Arezzo, lorsqu'il voulut obtenir de lui un tableau représentant l'allégorie de la patience. Dans une lettre du 14. novembre 1551, Vasari avait décrit que celle-ci devait être représentée comme une femme ni entièrement vêtue ni entièrement nue ("né tutta vestita né tutta spogliata, acciò tenga fra la Ricchezza e la Povertà il mezzo"), patiente et enchaînée du pied gauche ("incatenata per il piè manco per offender meno la parte più nobile"), tandis qu'un jet d'eau ne parvient pas à éroder le rocher auquel la chaîne est fixée ("fiché el tempo non consuma con le gocciole dell'acqua la pietra, dove ella è incatenata", voir K. Frey : Il carteggio di Giorgio Vasari / La succession littéraire de Giorgio Vasari, Munich 1923-1930, t. I, 1923, p. 312-314). Le tableau réalisé par Vasari, récemment identifié par Carlo Falciani (Vasari, Michelangelo e l' 'Allegoria della Pazienza', in : Paragone, LXX, 2019, 148/827, p. 3-35), ne correspond que partiellement à ce projet iconographique, qui a pourtant connu un succès considérable (Giorgio Vasari e l'Allegoria della Pazienza, Ausst.-Kat. A. Bisceglia (éd.), Livourne 2013), notamment en Toscane et à Ferrare. Cette version, inédite à ce jour, constitue un complément important aux connaissances sur le sujet. Comme Mina Gregori l'a reconnu la première (expertise du 19 mars 1980, dont une copie est disponible), elle a été peinte par Giovanni Maria Butteri, élève d'Agnolo Bronzino (1503-1572) et collaborateur d'Alessandro Allori (1535-1607), qui a participé entre 1570 et 1571 à la décoration du studiolo de Francesco Ier de Médicis au Palazzo Vecchio à Florence. La référence à la famille Médicis rend probable que notre tableau ait été conçu pour l'une des pièces des appartements privés du souverain florentin. La richesse des symboles utilisés, l'exécution technique impeccable et l'interprétation dramatique du paysage plongé dans une lumière presque nocturne montrent clairement que l'œuvre a dû être réalisée peu après la décoration du Studiolo de Florence dans les années 1570. Nous remercions le professeur Mauro Natale pour son soutien scientifique lors du catalogage de ce tableau. Cet objet marqué d'un * (astérisque) est entièrement assujetti à la TVA, c'est-à-dire que pour ces objets, la TVA est calculée sur le prix d'adjudication plus les frais. Les acheteurs qui présentent une déclaration d'exportation dûment tamponnée se verront rembourser la TVA.

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