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Lot n° 3002

TADDEO DI BARTOLO (1362 Sienne 1422) Sainte Barbe. Tempera...

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TADDEO DI BARTOLO (1362 Sienne 1422) Sainte Barbe. Tempera sur bois. Inscrit en bas au centre : SCA : BARBARA. 44,5 × 20,6 cm. Provenance : - Kunsthandel Colnaghi, Londres, avant 1961. - Sestieri, Rome, avant 1968. - F. Taccani, Milan, 1970-71. - Collection privée allemande. - Par succession aux propriétaires actuels, collection privée suisse. Avec une analyse détaillée de l'histoire de l'art par le professeur Gaudenz Freuler, juillet 2022. Le présent panneau représentant la demi-figure de sainte Barbe s'inscrit dans un cadre du XIXe siècle inspiré de l'art gothique. La tête légèrement inclinée vers la gauche, elle cherche du regard à attirer l'attention du spectateur, à qui elle signifie son identité de Sainte Barbe en montrant son attribut, la tour. Son nom est d'ailleurs inscrit en bas, en lettres originales et en or. Federico Zeri, dans la collection de photos duquel le tableau figure comme œuvre du peintre siennois Taddeo di Bartolo (Fototeca n° 7843), l'a mis en relation avec trois autres tableaux : une sainte Agathe (Fototeca.- - 300) et une sainte Barbara (Fototeca.- - 300).7842, lot 3001) de même provenance que le tableau en question, une Sainte Giulitta à l'emplacement inconnu et au cadre identique (Fototeca n° 7840) et enfin le panneau représentant Sainte Margherita dans la collection du Allen Memorial Museum à Oberlin College dans l'Ohio (inv. n° 1943.246, tempera sur bois, 41,3 × 21 cm, Fototeca n° 7841). Comme l'a déjà suggéré Federico Zeri, les panneaux en question doivent être attribués à Taddeo di Bartolo, le plus prolifique des peintres siennois de la fin du Trecento et du début du Quattrocento. Il ne fait aucun doute que les panneaux faisaient partie du registre supérieur d'un grand retable et constituaient les pointes du fronton au-dessus de ses panneaux latéraux. Taddeo di Bartolo est sans aucun doute l'un des peintres les plus éblouissants et les plus originaux que l'art siennois ait produit. Sa carrière est marquée par plusieurs tournants. Né vers 1362, Taddeo di Bartolo a dû être formé dans un atelier de peinture siennois de premier plan, peut-être celui de Jacopo di Mino Pelliciaio (vers 1315/1319-1396), et s'est également inspiré du plus grand peintre siennois de la fin du XIVe siècle, Bartolo di Fredi (vers 1330-1410), ainsi que de son contemporain Paolo di Giovanni Fei (vers 1345-vers 1411). Ses débuts artistiques dans les années 1380 ont dû être difficiles, car les commandes artistiques passées à Sienne et dans les environs étaient le plus souvent destinées à son mentor Bartolo di Fredi, qui avait créé dans ces années-là un réseau dense de donateurs bien disposés à son égard dans sa patrie et dans les centres environnants. Cette situation a probablement conduit Taddeo di Bartolo à déplacer son atelier vers 1389 dans la région de Pise, puis en Ligurie, où il a mis en place un important réseau de donateurs, à l'instar de Bartolo di Fredi à Sienne, et s'est forgé une réputation exceptionnelle grâce à de nombreux cycles de fresques et retables exceptionnels. Ces expériences loin de sa patrie ont conduit au style de peinture très personnel de Taddeo, en dehors de l'orthodoxie siennoise. Celui-ci est enrichi d'une part par des composantes émiliennes de Barnaba da Modena (vers 1328/1330-après 1386) et de Niccolò da Voltri (avant 1370-après 1417), qui travaillent en Ligurie, et d'autre part par les courants cosmopolites de la peinture à Pise. De retour à Sienne vers 1399/1400, Taddeo di Bartolo devint le protagoniste absolu de la scène artistique siennoise, où il reçut les commandes les plus importantes (fresques du Palazzo Pubblico de Sienne et de la cathédrale de Sienne), tout comme il créa de gigantesques retables à Montepulciano et en Ombrie. Les deux frontons dont il est question ici en couronnaient également un. Jusqu'à présent, ils n'ont pu être attribués à aucune des œuvres d'autel connues, bien que, sur la base de considérations stylistiques, ce soient les œuvres d'autel tardives qui entrent en ligne de compte. En effet, les deux panneaux se rattachent stylistiquement à l'œuvre tardive de Taddeo di Bartolo. Le doux visage arrondi, au regard légèrement rêveur, de l'Agathe, qui incarne largement un modèle d'une Agathe similaire dans un lieu inconnu, représente un niveau stylistique similaire à celui d'une Catherine d'Alexandrie conservée au Musée des Beaux Arts de Caen, qui faisait partie d'une œuvre de retable datable de 1418 (voir cat. expo. Taddeo di Bartolo, éd. par Gail E. Solberg, Cinisello Balsamo 2020, p. 256, cat. no. 41). Cette proposition de datation est renforcée par une autre comparaison, celle du troisième panneau de notre série de frontons représentant sainte Giulitta, dont le visage incliné vers la gauche, au modelé comparativement plus dur, peut être comparé au visage d'Étienne dans le grand retable de Gubbio peint en 1418 (Fogg Art Museum, inv. n° 1965.2, tempera et fond doré sur bois, 175,5 × 88,7 cm).

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