MANUSCRIT autographe signé «Al
Dumas», Correspondance, [Naples août 1862} ; 8 pages et demie in-4 sur 9 ff. de papier bleu montés sur des ff. de papier Ingres chamois, le tout relié en un vol. n-4 demi-veau noir à coins, double filet doré sur les plats de percaline framboise.
Éditorial sur le Risorgimento pour son journal napolitain L'Indipendente, dans lequel il fut publié le 7 août 1862 (n° 68).
Dumas commence par reproduire deux lettres : «L'une comme on le verra, nous accuse de ministérialisme, l'autre de socialisme». Et il précise : «lorsque la révolution partie de Gênes débarquant à Marsala, enlevant Palerme, conquérant la Sicile enjambant le détroit, surprenant
Naples, assiégeant Capoue, marchait vers
Rome, c'était alors qu'il fallait la laisser faire», comme une «affaire des peuples [...] M. CAVOUR n'a pas voulu. M. Cavour avait rêvé une petite Italie, non à la taille de la Rome antique, mais à la taille de La Diplomatie moderne - elle se fut composée de la Lombardie, de Parme, de la Toscane, de Modène et d'une rognure de la Romagne.
C'était son Italie à lui - elle triplait le Piémont, cela lui suffisait. Survint un homme - qui vit plus loin que lui, qui embrassa un horizon plus large - qui rêva une autre Italie - la vraie
- la grande - l'Italie une. Cet homme c'était
GARIBALDI». Dumas analyse le déroulement de l'unification italienne : «Un instant, malgré les sympathies du Roi et de la Nation, le Cabinet de Turin eut l'espoir que l'expédition de Sicile échouerait. Elle réussit - dix millions d'hommes sur lesquels on ne comptait pas furent réunis à l'Italie - Garibaldi, avec le double prestige de la révolution et de la victoire marcha sur Rome. [...] La révolution est à l'heure qu'il est une puissance reconnue
- c'est le cri du droit contre la tyrannie. [...]
Mais alors que devenait M. Cavour. Ce n'était plus le grand ministre d'un petit état. C'était le petit ministre d'une grande Nation. La diplomatie cédait la place à la révolution»...
Quant à NAPOLÉON III, il «avait décidé à Villa Franca que l'Italie serait dirigée par une fédération de Princes présidée par Pie IX.
L'Italie a décidé d'elle-même autrement - et Napoléon III, saluant le vote universel auquel il doit lui-même le trône - a reconnu le grand principe, qui, comme tout ce qui est simple et droit a mis des siècles à se faire jour. - Le gouvernement de soi par soi-même»... Etc.
Provenance : Giannalisa Feltrinelli (ex-libris ; vente Christie's, Paris, 11 décembre 2001, lot 1918).
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