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Lot n° 4

École française de la première moitié du XIXe...

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École française de la première moitié du XIXe siècle. "Scène orientaliste". Huile sur toile. Relié. Signée "A. Garneray" dans le coin inférieur droit. Mesures : 79 x 62 cm ; 94 x 78 cm (cadre). Le peintre de cette œuvre recrée une scène de rivière avec la ville d'Istanbul en arrière-plan. Un groupe de personnes se repose avec leurs animaux au bord des eaux calmes d'un ruisseau, sur un grand piédestal qui fait référence à une ancienne construction en pierre, aujourd'hui disparue. La verdure luxuriante qui émane des eaux, avec de grands palmiers et des arbres denses, constitue l'oasis idéale pour que les moutons puissent se nourrir et s'abriter du soleil intense qui baigne la scène. La mosquée finale, avec son dôme et ses deux minarets, indique que nous nous trouvons très probablement dans un lieu proche de la ville d'Istanbul. L'œuvre appartient à l'école orientaliste, qui est apparue au XIXe siècle comme une conséquence de l'esprit romantique de fuite dans le temps et l'espace. Les premiers orientalistes cherchaient à refléter le perdu, l'inaccessible, dans un voyage dramatique voué dès le départ à l'échec. Comme Flaubert dans "Salambo", les peintres ont brossé des portraits détaillés de l'Orient et de passés imaginaires, recréés au millimètre près mais finalement inconnus et idéalisés. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, cependant, nombre des peintres qui ont voyagé au Moyen-Orient à la recherche de cette réalité inventée ont découvert un pays différent et nouveau, qui se démarquait par ses particularités au-dessus des clichés et des préjugés des Européens. Ainsi, cette nouvelle école d'orientalisme a laissé derrière elle les belles odalisques, les harems et les marchés d'esclaves pour ne peindre que ce qu'elle voyait, l'Orient réel dans toutes ses dimensions quotidiennes. Ce changement de vision s'accompagne d'un changement technique et formel : puisqu'il ne s'agit plus de recréer un monde imaginaire dans ses moindres détails, le coup de pinceau devient plus impressionniste, et les artistes s'attachent moins à décrire les types et les coutumes qu'à refléter fidèlement l'atmosphère du lieu, l'identité même des populations nord-africaines.

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