LE PAIEMENT DE LA DÎME
Huile sur panneau
70 x 104 cm
Nous devons l'invention de la composition du « Paiement de la dîme » à Pieter Brueghel Le Jeune, qui obtint un franc succès du
vivant du peintre, l'amenant à en réaliser de nombreuses versions. Il en subsisterait aujourd'hui dix-neuf exemplaires signés et datés, tous entre 1615 et 1630. Peter Brueghel III reprend à sa façon cette œuvre de son père avec un style plus caricatural qui lui est propre. La version la plus proche de la nôtre est celle signée par Pieter Brueghel III, datée 1617 d'une collection Milanaise (Voir G.Marlier, Pierre Brueghel Le
Jeune, Bruxelles, 1969, reproduit page 439, fig. 285).
Dans ces années-là, la chemise du personnage à l'extrême gauche devient rouge et le mur, jusqu'ici entièrement
recouvert de cordes sous la fenêtre, s'orne d'un rideau de couleur sombre. La composition existe bien souvent en deux
formats, pour les plus grands dont notre œuvre fait partie environ 75 x 100 cm et de plus petits formats autour 55 x 90 cm.
Le tableau présente trois groupes de personnages : un homme hésite à entrer, tandis qu’un autre attend son tour l’air inquiet
et qu’un clerc prend des notes non loin d’eux; au centre, quatre hommes barbus semblent anxieux, tandis qu’une femme fouille dans son panier ; enfin, à droite, le personnage le
plus important de la composition, assis derrière un bureau couvert de papiers, portant un bonnet de docteur et une barbe
pointue est entouré de deux hommes qui constituent avec lui le troisième groupe : un paysan qui observe l’almanach à sa droite et un homme semblant surveiller la salle à sa
gauche.
« le beau-parleur prend l’argent, le beurre, les poulets et les canards et laisse souvent le paysan avec son chapeau vide dans les mains.
Qui préfère cependant la justice à la soupe grasse, donne ce qu’il doit aux nécessités de la loi »
PAULUS FÜRST légende ainsi la scène dans un tract
Le « Paiement de la dîme » a longtemps été perçu, ainsi que l’indique son titre le plus classique, comme une composition évoquant le sujet, toujours difficile, du paiement des
impôts.
Cependant, la composition est également nommée « L’avocat du village », « l’étude de notaire » ou encore « l’avocat des mauvaises causes ». Et l’aspect caricatural tant des visages en général que du personnage principal nous fait pencher pour
l’interprétation du tableau comme vision satirique du métier d’avocat ou d’homme de loi de façon générale. La composition est ainsi décrite comme ‘le procureur’ dans les
inventaires anversois de l’époque et certaines gravures du XVII eme siècle reprennent le tableau pour accompagner
des pamphlets contre la profession d’avocat.
Vente à Drouot, Maître Marc-Arthur Kohn, Paris, le 8 Mars 1995, lot. 45. Reproduit.
G.Marlier, Pierre Brueghel Le Jeune, Bruxelles, 1969, reproduit page 439, fig. 285
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