Lettre autographe signée à Claude Debussy, datée Luzancy, jeudi [4 mai 1893], 4 pages in-12 (179 x 116 mm), sous chemise demi-maroquin rouge moderne.
Touchant témoignage de la profonde amitié entre les deux compositeurs.
Voilà déjà que je vous tombe sur le dos pour une commission, ironise-t-il. Mais, il ajoute : je suis très sûr de votre amitié. Cette certitude m'est tout à fait délicieuse. Et comme elle est réciproque, n'est-ce pas, tout est pour le mieux [...] Je me sens une féroce envie de travailler. Il y a des moments où il me semble que je ne vais faire qu'une bouchée du “Roi Arthus” [...] Je fais la dernière toilette du “Concert” et je m'aperçois que j'ai oublié d'emporter les parties séparées du quatuor. Voudriez-vous être assez gentil pour passer les prendre chez moi [...] Je puis être rappelé à Paris, d'un moment à l'autre, par une naissance imminente, et je voudrais porter à Bailly [Edmond Bailly, leur éditeur commun] le manuscrit complet. Il peste contre le bruit : Un marchand forain qui joue de la trompette, une odieuse trompette. Ça, ça n'est plus de jeu ! Et le silence de la nature, alors ! En post-scriptum, il demande de ses nouvelles et aussi de l'Or du Rhin [Das Rheingold] donnant au passage un coup de patte à Wagner : être sourd, par intermittences, et à volonté, voilà qui serait agréable. Au début de l'année 1894, Debussy donna plusieurs récitals d'Oeuvres de Wagner et avait l'habitude d'emprunter à Chausson des partitions.
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