JOAN MIRÓ I FERRÀ (Barcelone, 1893 - Palma de... Lot 12

JOAN MIRÓ I FERRÀ (Barcelone, 1893 - Palma de Mallorca, 1983). "Quatre couleurs aparien le mon", 1970. Lithographie sur papier, exemplaire H.C. Signée et justifiée au crayon. Œuvre publiée dans "Miró engravings vol. 3 (1973-1975)". Jacques Dupin, Ed. Polígrafa S.A., Barcelone 1992. Fig. 826. Dimensions : 90 x 62,5 cm ; 108,5 x 81 cm (cadre). Miró commence à produire des œuvres graphiques en 1928 et 1929. C'est après la guerre civile que la lithographie prend une place prépondérante dans sa production, et il s'y consacre avec la même intensité que s'il s'agissait d'une peinture ou d'un dessin. La simplification des formes, la force de la couleur, la valorisation du fond du papier et de ses signes et symboles particuliers s'entremêlent dans un ensemble plastique et poétique qui nous renvoie à son univers particulier. Le noir et le bleu nuit se confrontent au rouge et au jaune, jouant avec l'étoile, le point, la lune et la chevelure, quelques-uns de ses signes caractéristiques. La beauté de l'œuvre réside dans son rythme graphique et coloré, dans son impact visuel, qui est étranger à la tentative de comprendre ce que les images représentent. Joan Miró s'est formé à Barcelone, entre l'Escola de la Lonja et l'Académie Galí. Dès 1918, il organise sa première exposition aux Galeries Dalmau de Barcelone. En 1920, il s'installe à Paris et rencontre Picasso, Raynal, Max Jacob, Tzara et les dadaïstes. C'est là, sous l'influence des poètes et des peintres surréalistes, qu'il mûrit progressivement son style ; il tente de transposer la poésie surréaliste au visuel, en se basant sur la mémoire, la fantaisie et l'irrationnel. À partir de ce moment, son style commence à évoluer, le conduisant à des œuvres plus éthérées dans lesquelles les formes et les figures organiques sont réduites à des points, des lignes et des taches de couleur abstraites. En 1924, il signe le premier manifeste surréaliste, bien que l'évolution de son œuvre, trop complexe, rende impossible son rattachement à une orthodoxie particulière. Sa troisième exposition à Paris en 1928 est son premier grand triomphe : le Museum of Modern Art de New York acquiert deux de ses œuvres. Il retourne en Espagne en 1941, et la même année, le musée lui consacre une rétrospective qui sera sa consécration internationale définitive. Pendant les années 50, il expérimente d'autres moyens artistiques, comme la gravure, la lithographie et la céramique. De 1956 à sa mort en 1983, il vit à Palma de Majorque dans une sorte d'exil intérieur, tandis que sa renommée internationale grandit. Tout au long de sa vie, il a reçu de nombreuses récompenses, comme les grands prix de la Biennale de Venise en 1954 et de la Fondation Guggenheim en 1959, le prix Carnegie de peinture en 1966, les médailles d'or de la Generalitat de Catalunya (1978) et des Beaux-Arts (1980), et a été nommé docteur honoris causa par les universités de Harvard et de Barcelone. Aujourd'hui, son œuvre est exposée à la Fondation Joan Miró de Barcelone, inaugurée en 1975, ainsi que dans les principaux musées d'art contemporain du monde entier, tels que le Thyssen-Bornemisza, le MoMA de New York, le Museo Reina Sofía de Madrid, la National Gallery de Washington, le MNAM de Paris et l'Albright-Knox Art Gallery de Buffalo.