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Lot n° 33

Emil Nolde

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Emil Nolde Le chasseur 1918 Huile sur toile. 68,5 x 48,5 cm. Encadré par un cadre. Signé en haut à droite en bleu 'Emil Nolde. Au dos, sur le châssis, en haut à gauche, inscription 'Emil Nolde : "Der Jäger"'. - En bel état d'origine. Urbain 821 Provenance Paul Paravicini, Francfort-sur-le-Main. (1920/1921) ; propriété privée du sud de l'Allemagne (1950, acquise par Paravicini), depuis lors en possession de la famille ; propriété privée en Suisse. Expositions Dresde (janvier) 1920 (Kunstausstellung Emil Richter), Emil Nolde, peintures, aquarelles, dessins à la main, eaux-fortes, gravures sur bois, lithographies, n° 26 ; Francfort (avril-mai) 1920 (Kunstsalon Ludwig Schames), Emil Nolde, n° 13 ; Francfort 1922 (Ludwig Schames) Littérature Lettres d'Emil Nolde à Ludwig Schames, Francfort du 6.IV.1922 et à Paul Paravicini, Francfort du 9.V.1922, archives de la fondation Seebüll Ada et Emil Nolde. Comme d'habitude, Emil Nolde écrit le titre de son tableau directement au dos de la toile ou sur le châssis. Et c'est ce qu'il fait cette fois encore en intitulant son tableau "Le chasseur". Il ne personnalise toutefois pas davantage le sujet, par exemple "Le chasseur Fite Hansen", mais s'en tient à la désignation professionnelle "chasseur". Ce procédé est typique d'Emil Nolde ; seuls quelques portraits, et alors uniquement ceux de sa femme Ada ou, après la mort de celle-ci, les portraits de son dernier grand amour Jolanthe, reçoivent le nom dans le titre. Nolde peint des types, des phénotypes, qui présentent des caractéristiques régionales semblables à un paysage ou semblables aux fleurs de ses plates-bandes et de ses jardins. Le langage artistique de Nolde est parsemé d'atmosphères délicates, et son expression est passionnée et exacerbée jusqu'à une stylisation archaïque. La vie de Nolde entre la grande ville de Berlin et la campagne du Nord, ses voyages dans les environs proches et, surtout, son excursion dans le lointain Neumecklenburg offrent à l'artiste des modèles stimulants pour ses physionomies locales parfois bizarres. Avec le portrait du chasseur en jersey vert devant un mur de la chambre, avec un visage aux joues rouges marqué par la nature, Emil Nolde individualise son interlocuteur et rompt aussitôt avec la convention du portrait dans une manière de voir et de peindre peu orthodoxe, typique de l'artiste. Le regard de Nolde sur le chasseur semble personnel, et pourtant, il ne tient pas vraiment compte de son environnement de vie, le portrait remplit trop le format par sa frontalité directe, quelques indices comme les fleurs et la figure de bouddha aux reflets dorés à l'arrière-plan sur l'épaule du chasseur renvoient au lieu de création, la maison-atelier de l'artiste. Le spectateur peut comprendre comment Emil Nolde observe l'homme, réfléchit à son sujet et avance vers cette attitude d'attente, peut-être même sceptique, du chasseur. Celui-ci, à son tour, est peut-être dubitatif quant à la raison pour laquelle un artiste célèbre et couronné de succès lui demande, à lui le chasseur, d'être disponible pour un portrait et de s'engager dans le long processus de peinture. Nolde a mis le tableau sur le marché et, selon une lettre de l'artiste, il se trouvait en avril 1922 chez le galeriste Ludwig Schames à Francfort, l'un des plus importants marchands d'expressionnisme de l'époque. Peu de temps après, "Le chasseur" est entré en possession de l'architecte francfortois Paul Paravicini, auquel Nolde a ensuite écrit quelques lignes polies en mai depuis Utenwarf : "Je suis heureux de savoir que le petit tableau du "chasseur" est en votre possession et je vous salue très respectueusement Emil Nolde". (cité d'après un document, archives de la fondation Nolde Seebüll).

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