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Lot n° 19

Lovis Corinth

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Lovis Corinth Fleurs romaines 1914 Huile sur toile. 75 x 84 cm. Encadré par un cadre. Signé en bas à gauche en noir et marqué 'Lovis Corinth Roma 1914'. Berend-Corinth 629 Provenance Margarete v. Gayl, Dresde ; Galerie Dietrich, Munich ; Propriété privée bavaroise. Expositions Berlin 1926 (National Galerie), Lovis Corinth. Exposition de peintures et d'aquarelles à sa mémoire, cat. No 262 (propriétaire : Margarete Freifrau von Gayl, Dresde) ; Dresde 1927 (Kunstverein), cat. n° 78. Dès 1900, Lovis Corinth a traité le thème de l'éphémère dans ses autoportraits annuels. Lorsque l'artiste fut victime d'une grave attaque cérébrale à la fin de l'année 1911, l'expérience de la finitude de sa propre existence approfondit certainement son intérêt pour cette thématique. La nature morte devient pour lui un moyen d'expression intensément utilisé pour se confronter à l'idée de vanitas, à la durée de vie irrémédiable de tout ce qui est naturel. En avril 1914, le peintre part avec sa femme Charlotte pour un voyage dans le sud de la France et en Italie. Après des étapes à Nice et Monte-Carlo, ils séjournent brièvement à Rome, où ils réalisent deux toiles. A partir de deux vues différentes du même bouquet, le peintre créa dans sa chambre d'hôtel les deux magnifiques natures mortes "Fleurs romaines dans une cruche" (Berend Corinth 628) et "Fleurs romaines", qui est proposée dans cette vente aux enchères. Peu de temps après, le couple a dû interrompre son voyage en raison de la menace de guerre et est retourné à Berlin via Saint-Moritz. La Première Guerre mondiale a éclaté le 1er août 1914. Les natures mortes florales de Corinth célèbrent l'opulence de la nature dans une splendeur foisonnante de couleurs et de formes. "Ce sont des hymnes à la couleur et à la lumière, elles se délectent du luxe d'une abondance de beauté que l'œil peut à peine saisir et dont il ne peut se détacher". (Cathrin Klingsöhr-Leroy, in : Lovis Corinth, Ausst.Kat. Galerie Karsten Greve, Paris 2022, p. 30). Dans un coup de pinceau rapide et fugace, il exprime la substance des plantes avec la plus grande vivacité possible. Un assemblage dramatique de lys blancs et de fleurs de callas, d'hibiscus rouge foncé et de rhododendrons violets déploie dans cette œuvre un effet incroyablement sensuel. Si les "Fleurs romaines dans une cruche", avec leur vase vu en légère contre-plongée, présentent une composition conventionnelle, la vue en pied du bouquet, sans aucun accessoire, permet ici de s'immerger dans l'exubérance et la beauté des fleurs. Dans le contexte de la menace de guerre qui se profile, elles peuvent être vues à la fois comme un memento mori et comme l'expression d'une pure plénitude de vie.

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