Meister des Verlorenen Sohnes, zugeschrieben Lot n° 2010

Meister des Verlorenen Sohns, attribué à Madone et enfant devant un paysage. En arrière-plan, le repos pendant la fuite en Égypte. Huile sur bois (parqueté). 110 x 79 cm. Expertise Giorgio T. Faggin, Udine, 26 juin 1982 (comme une œuvre du Maître du Fils prodigue). - Jacqueline Folie (IRPA), Bruxelles, 31 mars 1988 (analyse du fond peint à l'origine). - Prof. J. Verougstraete (UCL), Laboratoire d'étude des œuvres d'art par les méthodes scientifiques, Louvain-la-Neuve, mai 2002. Provenance Gisbert Verzyl (1803-1914). - Céline Verzyl (1850-1914), épouse de Johan Beetz (1849-1876). - Par héritage à Georges Beetz (1876-1950) jusqu'en 1950 - Collection privée Belgique jusqu'en 2002 - Vente Hôtel de Ventes Vanderkindere, Bruxelles, 23 novembre 2002, lot 18 (comme école d'Anvers, 1ère moitié du 16e siècle). - Collection privée belge. Expositions Musée d'Art Ancien de Bruxelles : Les primitifs septentrionaux, Bruxelles, 1923 (comme attribué à Lambert Lombard et avec un fond repeint). Littérature G. Marlier : L'atelier du Maître du Fils Prodige, in : Jaarboek Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen, 1961, p. 75-111, p. 101, sans illustration (comme Maître du Fils Prodigue). - S. Speth-Holterhoff : La collection de M. Georges Beetz, in : Apollo, Chroniques des Beaux-Arts, Bruxelles, mars 1943, n° 20, p. 14-17, ill. p. 14. La présente représentation séduit par la qualité et la finesse de la réalisation picturale. Le doux visage de la Vierge est exécuté avec une extrême délicatesse. Elle a la tête légèrement inclinée vers son fils Jésus. Elle tient une pomme dans une main et l'enfant dans l'autre. L'attitude et l'expression de la mère rappellent, par leur douceur et leur sensibilité, les madones de Raphaël et de ses successeurs. La robe gris-bleu aux manches roses est recouverte d'un manteau rouge drapé avec élan. Les couleurs et le mouvement des personnages sont un bel exemple du maniérisme nordique. Le Maître du fils prodigue est un maître anonyme qui a probablement travaillé à Anvers dans le deuxième tiers du 16e siècle. Il doit son nom d'emprunt à un tableau du Musée d'art et d'histoire représentant le Fils prodigue en galante compagnie. Il semble avoir dirigé un atelier productif, spécialisé dans les représentations d'épisodes de l'Ancien Testament, ainsi que dans les scènes de dévotion sur la vie du Christ ou de la Vierge. Georges Marlier a pour la première fois étudié de plus près l'activité de ce maître et lui a également attribué le présent tableau (G. Marlier : L'atelier du Maître du Fils Prodige, in : Jaarboek Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen 1961, p. 75-111, p. 101, sans ill.). Outre la proximité stylistique avec les "romanistes" Lambert Lombard, Pieter Aertsen et Frans Floris, c'est surtout l'influence de Pieter Coecke van Aelst qui est perceptible dans l'œuvre du maître anonyme. La pose de la Vierge tenant une pomme dans la main droite et de l'enfant courant vers elle, ou plutôt volant, dérive d'une composition de Coecke. Cette "Sainte Famille" est répandue dans de nombreuses variantes d'atelier (G. Marlier : La Renaissance flamande. Pierre Coeck d'Alost, Brussels, 1966, p. 238-39, ill. 199). Tout comme le soi-disant maître des perroquets, le maître du fils prodigue a utilisé à plusieurs reprises le motif du perroquet assis sur une coupe de fruits dans ses représentations de la Vierge à l'Enfant, par exemple dans un tableau du Cleveland Museum of Art. L'arrière-plan, avec des bâtiments qui s'empilent devant un paysage rocheux à la Patinir, ressemble à nouveau jusque dans les détails à une version perdue du Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. n° 756). Les arguments en faveur d'une attribution de ce tableau au maître du Fils prodigue sont, entre autres, le paysage aux couleurs pâles dans des tons clairs de vert, d'orange et de jaune-rose, sur lequel se détache la figure de Madanna aux couleurs vives, ainsi que le type de personnage à la peau pâle de couleur ivoire, aux yeux en amande, au long nez et à la fossette ombrée au-dessus du menton.