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Lot n° 45

Danois ( ?), Portrait d'un garçon. Huile sur...

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Danois ( ?), Portrait d'un garçon. Huile sur toile, doublée. 1828. 41,9 x 37,1 cm. Monogrammé et daté "ÆR:/1828 p." en ligature à droite du sujet. Encadré . //rg/49,5/4 Le garçon regarde avec sérieux un monde qui est encore devant lui. Se tenant à la transition entre l'enfant et l'adolescent, il regarde le spectateur presque de face avec ses yeux éveillés - le léger décalage d'axe entre la tête et le torse est à peine perceptible. Le garçon est vêtu d'une veste bleu foncé avec des boutons dorés, qui ne se distingue que très peu de l'arrière-plan sombre - également en raison des changements de couleur au cours des deux derniers siècles. De la veste déboutonnée "s'échappe" pour ainsi dire un large col de chemise blanc qui s'est posé sur ses épaules et qui repose sa tête comme sur un nuage blanc. Le blanc du col domine l'image, sort de l'obscurité et rayonne sur la tête du garçon qui, dans la lumière, devient palpable d'une manière qui n'est pas sans suggestion. On peut voir dans le col blanc, au sens chrétien, une référence à l'innocence et à la pureté du garçon - le blanc est la couleur de la Vierge Marie -, mais c'est surtout lui qui confère à la structure stricte du tableau une dynamique douce, qui, avec la coiffure sans prétention, met la tête en léger mouvement. Si on l'observe plus longuement, on remarque également de légères irrégularités sur le visage, qui est en fait régulier, ce qui renforce cette impression : L'œil gauche est un peu plus petit et est surmonté par le duvet du sourcil à peine visible, tandis que l'aile droite du nez est légèrement décalée vers le bas, tout comme la bouche à droite. Ces petits écarts par rapport à la frontalité donnent à la tête une tension intérieure, une légère excitation et provoquent ce regard suggestif qui touche encore aujourd'hui le spectateur. Qui est ce garçon ? Le tableau ne donne aucune information à ce sujet, de sorte qu'il ne sera pas possible d'identifier le garçon, mais il appartient probablement à ces couches bourgeoises pour lesquelles le début du XIXe siècle représentait un bouleversement social qui comprenait également une représentation picturale. De même que l'identité du jeune garçon ne peut être éclaircie, le peintre du tableau reste lui aussi caché, ce que l'on peut regretter, car il s'agit d'un portrait d'une qualité exceptionnelle. Le portrait est réalisé dans la forme traditionnelle du buste, qui laisse de la place à droite de l'épaule pour le monogramme ligaturé "AE R/ 1828 p[inxit]". Il n'a pas encore été possible d'associer ce monogramme à un nom, mais l'immédiateté du regard avec lequel le jeune garçon fait face au spectateur fait peut-être penser à un artiste nordique, peut-être scandinave. A Hambourg, Philipp Otto Runge, l'inventeur du romantisme avec Caspar David Friedrich, avait créé au début du siècle avec ses "Hülsenbecksche Kinder" (Hamburger Kunsthalle, Inv. n° HK 1012) une nouvelle image de l'enfant, qui répondait à la représentation de l'adulte sur un pied d'égalité. Ce changement de conscience, notre peintre, qui a renoncé à toute attitude enfantine, l'a également opéré, tout comme le jeune garçon que nous pouvons observer dans sa prise de conscience, dans sa découverte du monde. Provenance : depuis des décennies en propriété privée, sud de l'Allemagne. Taxation : Impôt sur la différence (VAT : Margin Scheme).

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