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Lot n° 35

Albrecht Adam, Un cheval gris pomme, un cheval...

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Albrecht Adam, Un cheval gris pomme, un cheval brun avec cavalier et un poulain noir devant un paysage hongrois. Huile sur toile. 1845. 56,3 x 72 cm. Signé et daté en bas à gauche. Encadré par un cadre. Albrecht Adam n'était pas seulement un peintre exhaustif des guerres napoléoniennes, mais aussi un peintre talentueux de chevaux seigneuriaux. Depuis qu'il avait réalisé en 1819 une série de portraits de ses nobles chevaux arabes pour le roi de Wurtemberg, la représentation de chevaux faisait partie de son répertoire habituel. Lui-même cavalier enthousiaste et propriétaire de chevaux - comme le cheval arabe "Rhezia" - Adam trouva à plusieurs reprises l'occasion d'étudier les chevaux les plus divers dans l'Adamei, situé à proximité de la Theresienwiese. Il existe des portraits de personnalités éminentes à cheval, mais aussi des membres de sa propre famille ; les tableaux dits d'écurie, sur lesquels des palefreniers s'occupent des chevaux parqués, constituent un groupe à part. S'y ajoutent des tableaux individuels qui font référence à l'origine sud-orientale des nobles chevaux arabes : Sur notre tableau, un cavalier à l'allure orientale et un homme portant une cape chaude se font face sur une colline, dans laquelle on peut sans doute reconnaître une sorte de gardien de chevaux, responsable des soins et de l'entraînement des chevaux. Leur rencontre s'inscrit dans la tradition des tableaux de rencontre de Wilhelm von Kobell, sur lesquels se rencontrent différentes classes sociales - ici le cavalier, manifestement plus élevé, et en face de lui le berger qui le regarde. L'objet de leur conversation n'est en revanche pas clair - le cavalier vient-il pour un contrôle ou doit-il s'agir d'un échange avec le cheval gris et son poulain arabe qui se trouvent près du berger ? Le cavalier porte un costume populaire qui le désigne comme appartenant à un peuple de cavaliers du sud, probablement en Hongrie, où l'élevage de chevaux avait une grande tradition au XIXe siècle, surtout dans la plaine de la Puszta. Une telle plaine, sur laquelle paissent d'autres chevaux, s'étend en dessous de la colline jusqu'à une chaîne de montagnes finale. Albrecht Adam raconte tout cela dans des couleurs saturées, avec un grand souci du détail, enrichi de motifs anecdotiques comme la charrette ou les canards et les poules au premier plan. Ce tableau est un excellent exemple de la grande culture picturale d'Adam ; Ulrike von Hase-Schmundt, la meilleure connaisseuse de l'œuvre picturale d'Adam, suppose qu'il s'agit, comme pour de nombreux autres tableaux d'Adam, d'une œuvre réalisée en collaboration avec son fils Eugen, mais dont la signature indique qu'elle est l'œuvre du père. Adam avait déjà exécuté un tableau au thème similaire en 1830, lorsqu'il séjourna sept semaines à Donaueschingen chez les princes de Fürstenberg et réalisa, en plus de nombreux portraits de chevaux, une peinture sur laquelle un Arabe présente une jument arabe et son poulain (Donaueschingen, Fürsten zu Fürstenberg). Un tableau réalisé en 1844 est censé représenter le grand Siglavi, cet étalon arabe à l'origine de l'une des lignées d'étalons lipizzans, et le cheval gris Forresto des écuries impériales de Vienne (Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum, Inv. n° Gm 1652). Avec de tels tableaux, Adam tenta de sortir le portrait équestre de son contexte de représentation traditionnel, en faisant référence à l'origine exotique des animaux par le biais du décor et du paysage. Peter Prange Nous remercions Madame Dr. Ulrike von Hase-Schmundt, Munich, pour la confirmation de l'authenticité et pour ses précieux conseils concernant le catalogage de cette œuvre. Provenance : collection privée, nord de l'Allemagne. Taxation : Impôt sur la différence (VAT : Margin Scheme).

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