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Lot n° 305

SUIVEUR DE GIOTTO DI BONDONE (vers 1350)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

ARTISTE SUIVEUR DE GIOTTO TRAVAILLANT A NAPLES VERS 1350 Christ en croix soutenu par Dieu le père (La Trinité) Peinture à l’œuf et fond d’or sur panneau de bois rectangulaire, renforcé, coins supérieurs d’angles rajoutés. Cadre en bois doré et peinture noire. 130x60 cm Expert : Cabinet Turquin Sur les auréoles, en lettres gothiques gravées sur fond d’or grené : Le Christ : JESU CRISTO, La Vierge : (san)TA MARIA VER(gine), Sainte Madeleine : SANTA MARIA MAG (dalena), Saint Jean l’évangéliste : SANTO GIOVANNI V(angelista), Sainte Marthe : (san) TA MARTA Cette représentation correspond au type iconographique habituel de la Trinité dit « Trône de grâce » - Dieu en trois personnes, fondement du dogme chrétien -, ici associé au thème de la Crucifixion. La composition s’étage en deux registres superposés : d’une part, celui du domaine céleste qui se dégage sur le fond d’or d’une mandorle aux bords polylobés et poinçonnés où siège Dieu le Père, vieillard barbu, couronné de la tiare et vêtu d’un large manteau bleu à col blanc recouvrant une robe rose. Il présente la croix du crucifié implantée sur un sol rocheux, tandis que la colombe du Saint Esprit, en vol, s’insère entre les deux personnages sacrés. De chaque côté du nuage servant de trône au Père, émerge un ange volant recueillant dans une coupelle le sang s’écoulant des mains du Christ. Ce dernier cloué sur la croix, vêtu du seul perizonium couvrant sa nudité, expire, la tête auréolée du nimbe crucifère et penchée sur son bras droit. D’autre part, dans la partie inférieure, le domaine terrestre où les saintes femmes identifiées par l’inscription de leur nom dans les auréoles sont disposées en deux groupes « en quantité diminuée » et se tiennent debout au pied de la croix, toutes placées sur un sol découpé. A gauche, elles assistent la Vierge éplorée et à droite se dressent derrière saint Jean l’évangéliste, tandis qu’au centre sainte Madeleine agenouillée embrasse la croix. Derrière cette dernière, un homme barbu et chevelu, les mains jointes tenant une croix rouge et adorant le supplicié, est sans doute un surpeint plus tardif recouvrant une figure sous-jacente dont on voit le profil du nez. Le style du visage de Dieu le père totalement différent de celui des autres assistants, a dû être repeint à une date ultérieure. Ce panneau inédit apparaît ici pour la première fois, privé de toute référence bibliographique. Malgré la présence au revers de la trace de traverse, qui a peut-être été placée pour renforcer l’assemblage du panneau, l’absence d’autres éléments techniques d’assemblage ne permet pas de certifier l’appartenance du panneau à un retable. Son iconographie alliée au format en hauteur et à ses importantes dimensions, indiquent une situation d’origine particulière, peut-être un panneau seul initialement de format gâblé, destiné à la chapelle d’une confrérie ? Que ce soit la claire composition générale centrée sur la croix médiane, ou les détails des postures du Christ, de la Madeleine ou du saint Jean l’évangéliste, l’influence giottesque est ici manifeste. Nous pensons à la fresque de même sujet à Padoue, aux grands crucifix réalisés par le maître conservés à Rimini, Padoue ou ceux réalisés avec l’aide de l’atelier, à Florence, (église San Felice in Piazza) et à Paris, (Musée du Louvre). L’étirement des formes imposé par le prodigieux élan de la croix qui s’encastre dans le rocher pour s’élever et ne dépasser que de très peu la traverse horizontale, caractérise plus particulièrement les Crucifixions produites à Naples par des artistes qui ont œuvré à la suite de Giotto dirigeant, de 1328 à 1333, le chantier ouvert par la dynastie des angevins afin de décorer les édifices royaux et religieux commandités par les souverains. Plusieurs panneaux créés dans la cité de Campanie, dont les deux Crucifixions du Louvre, l’une de format carré (RF. 1999-11) l’autre rectangulaire en hauteur (M.I. 358) ainsi que la miniature de la Bible moralisée (Paris, Bibliothèque Nationale, Ms français 9561, fol. 178v) , sont des exemples prestigieux produits à la cour de Naples entre 1340 et 1350 par des artistes napolitains suiveurs de Giotto. Les historiens F.Bologna et P.L. Leone De Castris les ont attribués au Maître de Giovanni Barrile et à Roberto d’Oderisio mais D. Thiébaut (op.cit.) préfère les laisser sous le terme générique dubitatif de « Giotto ? et son atelier » ou « disciple napolitain de Giotto » . (...) Fiche complète sur demande à l'étude ou au Cabinet Turquin Pour enchérir sur ce lot, un enregistrement préalable (avec références) auprès de la maison de ventes est obligatoire (contact : benoit.legros@euronet.be)

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