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Lot n° 280

Carlo Dolci, 1616 Florenz – 1686 ebenda

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Non Communiqué
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JOHANNES L'EVANGELISTEHuile sur toile. 85,2 x 65,3 cm. Dans un cadre à feuillage partiellement ouvert et sculpté et doré. Joint une expertise de Sandro Bellesi, Sesto Fiorentino, sans date, qui souligne le bon état du tableau et le date des années 1630, en copie. Le plus jeune des douze apôtres, auteur principal de l'Évangile de Jean, est saisi par Dolci de trois quarts en train d'écrire le texte de l'Évangile dans un livre ouvert, une main levée gesticulant, l'autre s'arrêtant avec la plume. Plus encore que les versions mentionnées ci-dessous, la plume prolonge la page ouverte vers la gauche, créant ainsi une ligne qui rejoint la ligne de jonction de ses deux yeux sur le bord gauche du tableau. Dolci crée ainsi une composition d'un angle dont les branches encadrent le laurier sur le bord droit du tableau. Selon la Legenda aurea de Jacopo da Varazze et d'autres textes médiévaux traitant de la vie des saints, Jean, presque centenaire, fut condamné au martyre par l'huile bouillante à Rome, à l'époque de la persécution des chrétiens par l'empereur Dioclétien. Il sortit indemne de ce cruel supplice, puis fut aveuglé et envoyé à Éphèse, où il mourut finalement. Comme la plupart des images saintes consacrées à l'évangéliste, le tableau montre le saint en extase mystique, comme le montre la tête sacrée avec son aura divine, extatiquement tournée vers le ciel, alors qu'il écrit quelques phrases dans un livre ouvert. Le jeune âge du saint laisse supposer que le livre sur lequel il écrit est l'Évangile, puisque l'Apocalypse, comme nous le savons par des sources hagiographiques, a été écrite peu avant la fin de son existence terrestre, dans son grand âge. Selon les souvenirs historiques de son ami et biographe Filippo Baldinucci, Carlo, né à Florence en 1616 et fils du tailleur Andrea Dolci, fut initié à l'étude de la peinture à l'âge de neuf ans environ, à l'école de Jacopo Vignali, un important peintre toscan issu de l'atelier de Matteo Rosselli. L'étroite référence au style de ce maître, ainsi que la connaissance et l'étude des œuvres d'autres peintres locaux du début du XXe siècle, notamment celles de Cristofano Allori, caractérisent les premières œuvres connues de l'artiste, datant des années 1920, qui se distinguent par un langage formel extrêmement raffiné, largement basé sur le réalisme aigu, clairement visible dans la représentation minutieuse des personnages et dans l'attention presque folle portée aux détails, exécutés avec une rigueur que l'on pourrait qualifier d'hyperréaliste. Comme pour la plupart des œuvres importantes et appréciées de Dolci, l'artiste a utilisé pour ce tableau un modèle qui présente des similitudes plus ou moins directes avec d'autres autographes de Dolci. Le tableau nous est connu à titre d'exemple dans les trois variantes suivantes en possession des musées, qui diffèrent toutes légèrement les unes des autres : 1ère version berlinoise : dans la Gemäldegalerie der Staatlichen Museen Preußischer Kulturbesitz à Berlin est conservée, sous le numéro d'inv. 423, une œuvre octogonale de Dolci (113 x 92 cm) qui fut jadis acquise par Frédéric-Guillaume II de Prusse et qui ressemble au tableau proposé ici du point de vue de la composition, mais qui montre Jean avec une barbe fournie et qui manque à droite de la belle aiguille qui termine notre tableau à droite. 2. version moscovite : le Pushkin State Museum of Fine Arts conserve sous le numéro d'inventaire 7 un petit tableau signé au dos et daté de 1643 ou 1647. Il ressemble beaucoup à notre tableau, l'incarnation est sans doute un peu plus pâle, la branche qui se termine à droite manque également ici. Il représente en quelque sorte une partie de notre tableau. 3e version à Sarasota : le John and Mable Ringling Museum of Art à Sarasota, Floride, Etats-Unis, conserve sous le numéro d'inventaire SN137 une petite peinture brillante sur cuivre (25,9 x 20,6 cm). Celle-ci semble vouloir représenter Jean un peu plus jeune, la peau semble lisse et rayonnante, ce qui peut aussi être dû au médium. Le coloris est celui qui a le mieux résisté aux siècles et montre ainsi de manière impressionnante comment Dolci voulait faire agir les couleurs. Ici aussi, la branche manque sur le côté droit, le nimbe est remplacé par un délicat rayonnement. (1302021) Littérature : Cf. Francesca Baldassari, Carlo Dolci. Complete Catalogue of the Paintings, Florence 2015, p. 136, n° 43 ; p. 145, n° 50 ; p. 147, n° 52. Carlo Dolci, 1616 Florence - 1686 ibid. SAINT JOHN L'EVANGELISTE Huile sur toile. 85.2 x 65.3 cm. Accompagné d'une copie du rapport de l'expert de Sandro Bellesi, Sesto Fiorentino, s.d., soulignant le bon état de la peinture

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