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Lot n° 22

Carton de JEAN-BAPTISTE MONNOYER (Lille, 1634...

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TENTURE DES GROTESQUES : LES MUSICIENS Manufacture royale de Beauvais, vers 1689 Laine et soie H. 325 x L. 315 cm Cette composition théâtrale met en scène deux musiciens dans un jardin féérique. Ils se présentent sous un haut dais suspendu à une architecture de fantaisie, agrémentée de vases, de fleurs et de perroquets que les connaisseurs du XVIIe siècle savaient être «du dessein de Baptiste, excellent peintre et dessinateur d'ornements» (Lettre de Daniel Cronström, janvier 1695, cité d'après J. Coural et C. Gastinel-Coural, Beauvais. Manufacture nationale de Tapisserie, Paris, 1992, p. 29, note 24). Cette pièce appartient à la fameuse série des Grotesques qui firent la renommée de la Manufacture de Beauvais à la fin du XVIIe siècle, sous la direction de Philippe Béhagle (Audenarde, 1641 - Beauvais, 1705). Béhagle s'était formé à l'art de la tapisserie à Paris et avait dirigé la manufacture de Tournai quand Colbert le chargea en 1684 de rétablir celle de Beauvais. Notre homme y installa ses lissiers flamands et fonda une école de dessins. Soucieux de renouveler les modèles, il fit appel à Jean-Baptiste Monnoyer, le plus grand peintre de fleurs et d'ornements de son temps (fig. 1). Monnoyer composa cette série en s'inspirant de l'OEuvre gravé de Jean Berain et réalisa plusieurs modèles de bordure, en réinterprétant toujours les motifs de Berain (fig. 2). Entre 1688 et 1732 furent tissées près de cent cinquante pièces sur différents sujets. Louis XIV avait commandé une tenture en six pièces de «Grotesques sur fond de laine feuille morte dans une bordure d'oves vertes» qu'on lui livra au château de Marly (d'après J. Coural, op. cit., p. 21). Notre tapisserie, comme celles du Roi, dépeint les personnages sur un fond «feuille morte», de cette couleur jaune dit aussi tabac d'Espagne mais avec une bordure d'entrelacs rouges. Son sujet, celui des Musiciens, est assez rare. Il semble n'avoir été produit qu'en une quinzaine d'exemplaires (d'après E. Standen, citée dans Five centuries of Tapestry - The Fine Arts Museums of San Francisco, p. 264). Une variante bien connue du début du XVIIIe siècle est conservée à San Francisco (fig. 3). Sur la nôtre, la femme qui joue du triangle est à droite ; l'homme qui l'accompagne à la viole de gambe à gauche. Des pampres de vigne enroulés sur une treille referment la composition de chaque côté de la scène, en résonance avec le parterre fleuri du premier-plan.

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