CIRCLE OF ANNIBALE CARRACCI (Bologna, 1560 - Rome,... Lot n° 38

Cercle d'ANNIBALE CARRACCI (Bologne, 1560 - Rome, 1609), XVIIe siècle. "Portrait d'un gentilhomme. Huile sur toile. Recolorée. Elle possède un cadre du XIXe siècle. Mesures : 44 x 50 cm ; 57,5 x 63 cm (cadre). Il est remarquable la présence d'un double portrait dans cette œuvre, car ce n'était pas un thème habituel à cette époque. Dans le tableau, l'artiste dispose les deux chevaliers dans un format carré avec un fond neutre et sombre, ce qui donne une grande importance aux figures des protagonistes, évitant ainsi tout élément anecdotique qui ne fait pas partie des figures principales. Chacune des figures est disposée dans les zones latérales de la composition, occupant en quelque sorte le centre de la scène car elles ne sont pas très éloignées les unes des autres. L'un des jeunes hommes regarde directement le spectateur, tandis que l'autre regarde son compagnon, également souriant. Ces attitudes espiègles, ainsi que les vêtements que l'on peut voir, indiquent qu'il s'agit de jeunes gens appartenant à une classe inférieure, ce qui en fait un portrait avec un certain air de costumbrista, très à la mode à l'époque. Il est d'ailleurs intéressant de rapprocher cette œuvre du tableau connu sous le nom de La Boucherie, peint par Annibale Carraci entre 1580 et 1590 et qui se trouve actuellement dans la collection de la Galleria Colonna à Rome. La relation de Carraci avec Vicenzo Campi et le peintre Passaroti a conduit à la grande influence de l'artiste et à son intérêt pour la représentation de thèmes de genre. Un sujet pour lequel l'artiste a employé un style plus brut par rapport à ses œuvres plus classiques. Il harmonise ainsi l'esthétique et le sujet. Au début du XVIIe siècle, alors que le Caravage rompt avec les conventions maniéristes et même de la Renaissance, une nouvelle façon de concevoir la peinture émerge à Bologne sous la houlette de Carracci, communément appelée "éclectisme". Elle cherchait à intégrer le meilleur de chaque maître, en particulier Michel-Ange, Raphaël, Titien, Véronèse et Corrège. Cependant, la personnalité d'Annibale Carracci le fait évoluer vers un classicisme très personnel qui ne dédaigne pas certaines réalisations caravagesques.